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11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 16:10
Article 353 du code pénal de Tanguy Viel (Editions de Minuit)

Article 353 du code pénal de Tanguy Viel

(Editions de Minuit - 174 pages - Juin 2017)

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Lire Tanguy Viel est toujours un plaisir. Ce livre en est un nouvel exemple.

7 livres en 20 ans montrent à quel point l'auteur entend peaufiner ses romans avant de les envoyer à son éditeur.Certains auteurs devraient s'en inspirer pour éviter cet encombrement de livres souvent peu intéressants.

Pairs-Brest en 2009 ou La disparition de Jim Sullivan en 2013, ses deux romans précédents avaient eu un beau succès mérité.

L'auteur revient avec ce roman qui fait référence à un article de loi.L'article 353 du code pénal :

" Sous réserve de l'exigence de motivation de la décision, la loi ne demande pas compte à chacun des juges et jurés composant la cour d'assises des moyens par lesquels ils se sont convaincus, elle ne leur prescrit pas de règles desquelles ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude et la suffisance d'une preuve ; elle leur prescrit de s'interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont faite, sur leur raison, les preuves rapportées contre l'accusé, et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs : " Avez-vous une intime conviction ? ". "

 

Et c'est là l'un des grands intérêts de ce livre :  comment le juge d'instruction va réagir au récit de Martial Kermeur? Sera-t-il sensible au contexte du meurtre dont est accusé cet homme? Qui est le"salaud" dans cette affaire?

La victime s'appelle Antoine Lazenec, un promoteur immobilier,venu dans le village acheter le château et ses deux hectares de parc. Martial y travaillait, c'est dire que le chômage le menaçait. Lazenec lui a proposé d'acheter un des logements qu'il allait construire. Seulement, le temps a passé et rien n'est venu alors que Kermeur et une trentaine d'autres "pauvres gens" ont payé pour rien !!!

 

Donc vous êtes revenu seul, a dit le juge.
Oui, on était deux et puis voilà, je suis revenu seul.
Alors vous savez pourquoi vous êtes là.
Oui.
On a retrouvé le corps ce matin.
Je sais.
Le mieux, a dit le juge, ce serait de reprendre depuis le début... (page 15)

Et tout défile du passé de Martial, entre divorce, vie avec un flls devenu "délinquant" en lien avec cette affaire, chômage et "ruine financière".

Contexte compliqué pour un homme qui avait tout pour être un "bravetype", sans histoire.Il était même membre du conseil municipal et tout a changé dans ce petit coin tranquille du bord de mer avec l'arrivée d'Antoine Lazenec.

Pas un mot de trop.Tout est parfaitement maîtrisé par l'auteur et donne un réel bonheur de lecture au lecteur.

Si vous ne connaissez pas Tanguy Viel plongez au plus vite dans son univers, vous en serez pas déçu et vous aurez lu un authentique auteur de très grande classe.

Bonne lecture,

Denis

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10 octobre 2018 3 10 /10 /octobre /2018 21:04
Citation sur l'amitié de Shelley
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8 octobre 2018 1 08 /10 /octobre /2018 19:02
Les Marquises de Jacques Brel

A l'occasion des 40 ans de la mort de Jacques Brel (9 octobre 1978), un petit clin d'oeil a cet immense chanteur Brel et aux Marquises, sa dernière île de résidence, avec cette chanson :

 

Les Marquises

 

Ils parlent de la mort comme tu parles d'un fruit
Ils regardent la mer comme tu regardes un puits
Les femmes sont lascives au soleil redouté
Et s'il n'y a pas d'hiver, cela n'est pas l´été
La pluie est traversière, elle bat de grain en grain
Quelques vieux chevaux blancs qui fredonnent Gauguin
Et par manque de brise, le temps s'immobilise
Aux Marquises

Du soir, montent des feux et des points de silence
Qui vont s'élargissant, et la lune s'avance
Et la mer se déchire, infiniment brisée
Par des rochers qui prirent des prénoms affolés
Et puis, plus loin, des chiens, des chants de repentance
Et quelques pas de deux et quelques pas de danse
Et la nuit est soumise et l'alizé se brise
Aux Marquises

Le rire est dans le cœur, le mot dans le regard
Le cœur est voyageur, l'avenir est au hasard
Et passent des cocotiers qui écrivent des chants d´amour
Que les sœurs d'alentour ignorent d'ignorer
Les pirogues s'en vont, les pirogues s'en viennent
Et mes souvenirs deviennent ce que les vieux en font

Veux-tu que je te dise : gémir n'est pas de mise
Aux Marquises

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7 octobre 2018 7 07 /10 /octobre /2018 16:26
Il faut imaginer Sisyphe heureux : Albert Camus

"Je laisse Sisyphe au bas de la montagne ! On retrouve toujours son fardeau. Mais Sisyphe enseigne la fidélité supérieure qui nie les dieux et soulève les rochers. Lui aussi juge que tout est bien. Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni futile. Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux."

Albert Camus : Le mythe de Sisyphe

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Cette phrase a inspiré Camus :

"Mes souffrances, les longues années que j'ai vécu et aussi la force de mon âme m'apprennent la résignation"

Sophocle : Œdipe à Calone

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Sisyphe, roi de Corinthe, fils d’Éole,époux de la Pléiade Mérope, On ne connait pas réellement la cause de son châtiment infligé pour "ses" crimes. Il fut condamné à rouler une pierre jusqu'au sommet d'une montagne. Il ne pouvait jamais parvenir à son but et le rocher retombait, obligeant Sisyphe à recommencer éternellement son travail.

Albert Camus a bâti son essai "Le mythe de Sisyphe" sur la notion de l'Absurde. 

"Je tire ainsi de l'absurde trois conséquences qui sont ma révolte, ma liberté et ma passion".

L'homme ne se résigne pas. Le bonheur implique la révolte et rien ne devrait pouvoir l'empêcher d'atteindre à une forme de bonheur.

Sisyphe nous donne un message d'espoir et bien sûr, il faut "l'imaginer" heureux, ce qui reste une hypothèse.

Denis

 

 

 

Il faut imaginer Sisyphe heureux : Albert Camus
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6 octobre 2018 6 06 /10 /octobre /2018 17:00
Prix francophone des Cinq Continents 2018 : Jean-Marc Turine

Réuni au siège de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à Paris ce vendredi 5 octobre 2018, le jury du Prix des Cinq Continents a décidé d’attribuer le prix à Jean-Marc Turine pour son roman La Théo des fleuves aux éditions Esperluète.

Jean-Marc Turine vit et travaille à Bruxelles et réalise depuis 1978 des films, des fictions et des documentaires radio. Il a ainsi travaillé aux côtés de Marguerite Duras et Jean Mascolo. La Théo des fleuves est son troisième roman, après Foudrol (2005), ouvrage qui trouve déjà̀ sa source dans la Première Guerre mondiale, et Liên de Mê Linh (2014) qui dénonce les souffrances actuelles des victimes de la dioxine au Viêt Nam.

Pour le Jury, « si l’invisible est ce que l’on ne cessera pas de voir, le rite de voyage pour s’affranchir construit une voie qui nous fait passer de la visible géographie à l’invisible nation ; l’âme sensible et insoumise à l’instar de fleuves fertiles et infinis. Le roman de Jean Marc Turine, La Théo des fleuves, a touché les membres du jury par l’humanisme et la poésie avec lesquels il aborde le long et tragique périple des gens du voyage, les persécutions et rejets qu’ils ont subis ».

Le Jury a également décerné une mention spéciale à Stéfanie Clermont pour son roman Le jeu de la musique publié aux éditions Le Quartanier. « Ce premier livre de cette jeune auteure canadienne (Ontario) décrit l’univers de cette errance juvénile et immature, d’une jeunesse en rupture de ban, marginale et révoltée, qui aspire à la vraie vie dans un monde indifférent ».

Le Prix sera officiellement remis à Erevan, en Arménie, par l’Administrateur de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Monsieur Adama Ouane, le mardi 9 octobre à 19h00 sur la scène du théâtre Arno Babadjanyane de Erevan, en marge du XVIIe Sommet de la Francophonie.

Doté d’un montant de 10.000 euros, le Prix des cinq continents, créé, en 2001, permet de mettre en lumière des talents littéraires reflétant l’expression de la diversité culturelle et éditoriale en langue française sur les cinq continents. Ce prix permet également d’offrir à l’auteur(e) un rayonnement international. Le lauréat bénéficiera d’un accompagnement promotionnel pendant toute une année, l’OIF assurant sa participation à des rencontres littéraires, foires et salons internationaux identifiés de commun accord avec lui.

Les 9 autres romans finalistes en compétition étaient :

- 1994 de Adlène Meddi (Algérie) aux éditions Barzakh (Algérie)
- Balkis de Chloé Falcy (Suisse) aux éditions Pearlbooksedition (Suisse)
- Bénédict de Cécile Ladjali (France / Iran) aux éditions Actes Sud (France)
- Il est à toi ce beau pays de Jennifer Richard (France / Etats- Unis) aux éditions Albin Michel (France) 
- Le jeu de la musique de Stéfanie Clermont (Canada Québec) aux éditions Le Quartanier (Canada Québec)
- Les passagers du siècle de Viktor Lazlo (France) aux éditions Grasset (France)
- Le peintre d’aquarelles de Michel Tremblay (Canada Québec) aux éditions Lemeac (Canada Québec)
- Revenir de Raharimanana (Madagascar) aux éditions Rivages (France)
- Silence du Chœur de Mohamed Mbougar Sarr (Sénégal) aux éditions Présence Africaine (France)

La Sélection des 131 œuvres ouvrages a été effectuée par 5 comités de lecture : l’Association du Prix du Jeune écrivain francophone (Muret, France), l’Association des écrivains du Sénégal (Dakar), le Collectif d’écrivains de Lanaudière (CEL) Canada-Québec et l’Association « Passa Porta » (Bruxelles, Belgique) et l’Association « Culture elongo » (Brazzaville-Congo).

L’OIF compte 58 Etats et gouvernements membres, et 26 pays observateurs.

 

Contacts Presse
media@francophonie.org
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5 octobre 2018 5 05 /10 /octobre /2018 17:29
Un nouveau prix littéraire : le prix André Malraux

Juliette, responsable Communication chez J WORDS, m'a adressé l'information suivante :

Un nouveau prix littéraire dédié à l'écrivain et intellectuel André Malraux sera décerné le 23 novembre, jour anniversaire de la mort de l'auteur de "La condition humaine".

Prix fondé par Alexandre DUVAL-STALLA, avocat, professeur à Sciences Po, président fondateur de Lire pour en sortir qui favorise la lecture en prison, membre de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme. Il est notamment l’auteur aux éditions Gallimard d’une biographie croisée d’André Malraux et Charles de Gaulle.  

Pour rappel :

Qui était André Malraux?

"Romancier, historien, essayiste. Ses livres restent une quête de fraternité humaine dont l'artiste est le héraut. La création du prix littéraire André Malraux est une manière de perpétuer la mémoire de cet immense écrivain dont l'œuvre reste une source de lumières, de fulgurances et d'engagements", a indiqué dans un communiqué Alexandre Duval-Stella.

Le lauréat gagnera un tour du monde en avion et la somme de 1.933 euros, un chiffre qui correspond à l'année où Malraux a obtenu le prix Goncourt.

Un essai sur l'art sera également distingué. Le lauréat obtiendra également une bourse de 1.933 euros ainsi qu'un week-end à la National Gallery de Washington, où André Malraux exposa La Joconde en 1963.

Le jury est composé de sept membres : Karine Tuil, Adrien Goetz, Diana Widmaier Picasso, Laurence Debray, Hélène Sallon, Mathiur Garrigou-Lagrance et Alexandre Duval- Stalla.

Une seconde sélection sera révélée fin octobre :

Romans

- François Bégaudeau, En guerre – Verticales
- Anton Beraber, La grande idée – Gallimard
- Javier Cercas, Le monarque des ombres – Actes Sud
- David Diop, Frère d’âme – Seuil
- Aurélie Filippetti, Les idéaux – Fayard
- Philippe Lançon, Le lambeau – Gallimard
- Alain Mabanckou, Les cigognes sont immortelles – Seuil
- Zadie Smith, Swing time – Gallimard
- Roberto Saviano, Piranhas – Gallimard

Essais

- Agnès Callu, Roland Recht, L’historien de l’art: conversation dans l’atelier – L’Atelier contemporain
- Agnès Gayraud, Dialectique de la Pop – La Découverte/Cité de la musique - Philharmonie de Paris
- Judith Kagan, Marie-Anne Sire, Trésors des cathédrales – éditions du Patrimoine
- Laurent Le Bon, Laurence des Cars, Catalogue de l’exposition: Picasso. Bleu et rose – Hazan/Musée d’Orsay
- Georges Roque, Quand la couleur devient lumière – Gallimard, "Art & artistes"

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André Malraux fait partie de mes auteurs favoris, j'attends avec impatience le résultat des votes le 23 novembre 2018.

Je ne manquerai pas de vous en informer.

Denis

 

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23 septembre 2018 7 23 /09 /septembre /2018 19:32
Lancement de revedelignes.com

Voici le message que j'ai reçu de Valérie à l'occasion de la création de son site :

Revedelignes.com, une réalité !

Après une campagne de crowdfunding réussie, revedelignes.com est passé de projet à réalité !

Et si on gagnait un peu d'argent avec des poèmes ou des petites histoires écrites comme ça, par plaisir ? Et si on pouvait arrondir ses fins de mois en écrivant, avoir un peu d'argent grâce à nos récits ?

Quand on les publie sur Internet, on n'a rien en échange, à part, quelques fois, les commentaires des lecteurs. Et puis c'est tout. Parfois même, les sites ne sont pas bien faits, il y a peu de lecteurs et jamais de rétribution.

L'objectif de revedelignes.com est de changer ça. De donner quelques euros en fonction de la qualité de la fiction ou du poème. Ne plus publier gratuitement ! Le site web était un projet depuis quelques mois et, grâce à 25 contributeurs à la campagne de financement participatif, il a enfin vu le jour. Tout beau, tout neuf, allez le voir !

Vous verrez, il a des couleurs chaleureuses, il est simple d'utilisation et lumineux. Vous pourrez lire des histoires sympas et des poésies en accès libre, avec de belles illustrations. Vous voulez proposer un texte (une fiction, un poème, un récit biographique ou autobiographique) et être rémunéré(e) ?

Prenez l'abonnement annuel (16,50€). Soumettez votre récit et, s'il satisfait aux critères de validation, il sera publié et vous rapportera entre 3 et 11€. Au bout de deux ou trois textes validés, vous commencerez à être gagnant. Vous voulez lire les textes des autres ? Des récits ou poèmes bien écrits, en bon français ? L'abonnement vous le permettra aussi. Contrairement aux non-abonnés, vous aurez accès à absolument tous les textes présents sur le site.

Donc, si vous aimez la langue française, si vous êtes lecteur, auteur, professionnel ou amateur, n'hésitez plus ! Sortez du tiroir, du placard, du grenier ce que vous avez imaginé ! Montrez votre talent et gagnez un peu d'argent ! Enivrez-vous d'univers nouveaux ! Venez vous enrichir avec les mots ! Revedelignes.com.

Allez, on y go

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Je vous laisse juger par vous-même et bonne chance à Valérie et son site !

Denis

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8 septembre 2018 6 08 /09 /septembre /2018 16:59
Une femme invisible de Nathalie Piégay (Editions du Rocher) - Rentrée littéraire été 2018

Une femme invisible de Nathalie Piégay

(Editions du Rocher - 347 pages - Août 2018)

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Louis Aragon (1897-1982) est né sous un nom d’emprunt par son père Louis Andrieux, notable, marié, préfet de police et homme politique controversé, qui ne l'a jamais reconnu. Il a vécu avec sa mère sans savoir pendant longtemps qu'elle l’était alors qu'on lui disait qu'elle était sa sœur : Marguerite Toucas-Massillon et que Claire, sa grand-mère était sa mère. Il l’a su de sa bouche même au moment où il est parti à la guerre en juin 1917. Il l’évoque dans trois poèmes et parle de son enfance dans « Le roman inachevé », sans plus.

Naïve, Marguerite a cru en l'amour et enceinte, elle décide de garder l'enfant bien qu'Andrieux lui ait dit qu’il ne le reconnaîtra pas. Elle accouche en un lieu inconnu qu'Aragon ne connaîtra jamais,puis rentre à Paris où la famille annonce que les parents de l'enfant sont morts dans un accident en Espagne et ils s'appelaient Aragon.

Elle continue à voir régulièrement Andrieux, sans oublier qu’il est le parrain de Louis.

Après Paris, elle s'installe à Neuilly pour être plus près d'Andrieux. Elle travaille sans le révéler à personne car elle ne veut pas dépendre de lui.

Louis Andrieux a officialisé la naissance de son fils en 1914 mais en faisant écrire sur l'acte de naissance «de père et de mère non dénommés ». Et Aragon devra attendre encore trois ans pour connaître enfin qui sont ses parents.

A partir du moment où Aragon, après guerre vit sa propre vie il devient très difficile de connaître celle de Marguerite.

Louis Aragon a renoncé à être médecin et s'affiche avec les dadaïstes et Breton, ce qui ne plait ni à Marguerite ni à Andrieux. Il est tout de même parti en vacances en Autriche en 1922 avec sa mère, ce qu'il a raconté dans « Aurélien ».

Claire, sa grand-mère, meurt en 1930 et Andrieux, veuf, se fait bien vieux mais Marguerite est comblée d’être plus longtemps à ses côtés. Elle recopie son travail d’écriture dont il a plus de temps pour s'occuper dès lors où il a quitté la vie politique. Mais il meurt en 1931, adulé malgré ses erreurs du passé.

Marguerite a traduit des romans policiers et a publié plusieurs romans dans les années 30 à l'insu de de son fils. Ce sont surtout des romans à l'eau de rose et elle traduit des livres de l'anglais.

En 1940, alors que son fils réussit à survivre au désastre de Dunkerque, elle fuit Paris pour s’établir à Cahors qui va être son dernier lieu de vie. L'écrivain est allé à son enterrement à Cahors pendant la deuxième guerre mondiale.

Ce récit en forme d'enquête est mené avec beaucoup de finesse et de ténacité par Nathalie Piégay, enseignante de littérature moderne et contemporaine à l'Université de Genève, spécialiste de Louis Aragon.

Car il paraissait cohérent que d'avoir étudié Louis Aragon pendant de nombreuses années mène à connaître les origines de l'auteur. On aura bien compris avec ce livre que cette femme "invisible", car toujours effacée tant par son amant que par son fils méritait d'être mise en lumière. Une lumière en clair obscure tant on sait peu de choses sur elle après la majorité de son fils.

Comme une enquête "policière", l'auteure part sur les traces de cette femme qui nous devient familière et attachante au fil de ces pages. Un beau combat de femme pour s'émanciper sans le paraître.

Nathalie Piégay a lu les livres de Marguerite mais ceux-ci, "insipides", n'apprennent rien sur elle, car elle s'est bien protégée, inventant des histoires d'amour sans aucun lien avec de quelle était.

Les amateurs de littéraire ne peuvent qu'aimer ce livre que je conseille vivement.

Merci aux Editions du Rocher de m'avoir adressé ce livre.

Bonne lecture,

Denis

 

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26 août 2018 7 26 /08 /août /2018 16:47
Le problème Spinoza d'Irvin Yalom (Le livre de poche)

Le problème Spinoza d'Irvin Yalom

(Le Livre de Poche - 544 pages - décembre 2014)

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sylvette Gleize

Titre original : The Spinoza Problem (2012)

Première édition française : 2012 (Gaalade Editions)

(Prix des Lecteurs - Le Livre de Poche)

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On ne peut que s'étonner de mettre en parallèle dans un roman deux personnages historiques si dissemblables :

 

- Baruch (Bento) Spinoza (1632 - 1677), éminent philosophe

 

- Alfred Rosenberg (1893 - 1946), nazi antisémite invétéré.

 

Rassurez-vous, l'auteur ne cherche pas à nous faire "aimer" les pensées abjectes de Rosenberg mais pour nous rappeler que Spinoza a intrigué Rosemberg au point de confisquer sa bibliothèque pour la transporter en Allemagne en 1942.

 

Et rassurez-vous aussi, ce roman se lit plutôt facilement même si la philosophie de Spinoza et plus encore son livre essentiel "L'éthique" est au centre des débats.

 

Un chapitre sur deux raconte un moment de la biographie de l'un et de l'autre.

 

La période qui est raconté pour Spinoza débute en avril 1656 et se termine en décembre 1666. Dix ans de la vie de ce jeune homme juif portugais arrivé à Amsterdam avec sa famille. 1656 est la première date importante de sa vie car c'est un tournant déterminant pour lui. Il est excommunié (herem) par ses pairs pour avoir osé mettre en doute les préceptes de la Bible. 

La Bible ne serait pas la voix de Dieu mais la parole humaine qui aurait inventé les miracles, les rituels. Dieu doit être assimilé à la "nature". Il a eu le malheur de parler à deux compatriotes portugais de ses convictions qui ont été rapportées au rabbin Morteira. Spinoza est alors mis au ban des accusés et cet "herem" l'oblige à quitter sa famille et à ne plus parler à un juif. Franco, l'un des deux "traîtres" portugais décide alors de se repentir et de rester en contact avec le philosophe.

Spinoza est presque heureux d’être obligé de quitter le monde juif qui l'entourait. Il peut ainsi se consacrer à ses recherches philosophiques et travailler le verre optique.

 

Parler d'Alfred Rosenberg est moins glorieux d'autant que dès 1910, début de sa "biographie" dans le roman, il est convoqué par le proviseur et un de ses professeurs pour avoir proféré des propos racistes envers les juifs. Il a parlé de sa race aryenne qui ne doit pas être contaminée par les nuisibles de juifs. Il maintient ses allégations devant eux. A titre de punition, il lui est demandé de lire les passages qui concernent "L'éthique" de Spinoza dans l'autobiographie de Goethe. Ainsi, ses professeurs espèrent qu'Alfred réfléchira, lui qui aime tant Goethe, et qu'il pourra modifier son comportement. Si Goethe a gardé pendant un an "L'éthique" dans sa poche montre bien qu'un "aryen" peut avoir de l'admiration pour un "juif", d'autant que Spinoza a su critiquer le doctrine religieuse de matière rationnelle et en toute liberté.

 

Et c'est là que se trouve le lien entre les deux hommes. Rosenberg va vouloir comprendre le philosophe auprès d'un ami psychiatre. Il veut lever "le problème Spinoza", qui pour lui, est de vouloir démontrer que le philosophe,en tant que juif, n'a pas pu avoir seul l'idée de mettre en cause les fondements du judaïsme. Il a dû plagier des auteurs et des livres, au point que l'énigme doit se trouver dans sa bibliothèque.

Rosenberg, fidèle parmi les fidèles de Hitler depuis la fin des années 1910 jusqu'en 1945, profite de l'occasion qui lui est donnée de "piller" les bibliothèques des pays envahis se précipite aux Pays-Bas où il récupère les livres de Spinoza et les rapatrie à Berlin.

Il est impossible de résumer ici la richesse des propos de ce roman qui est une bonne introduction à la philosophie de Spinoza. Avec ici, un contraste, souvent dérangeant, avec l'idéologie nazie antisémite et raciste. Rien ne peut être pardonné à Rosenberg.

 

Lisez ce livre qui a su séduire les lecteurs pour le prix des lecteurs du Livre de Poche.

 

Lecture commune faite avec Marjorie.

 

Bonne lecture,

Denis

Le problème Spinoza d'Irvin Yalom (Le livre de poche)
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24 août 2018 5 24 /08 /août /2018 16:47
L'âge d'or de Diane Mazloum (JC Lattès)

L'âge d'or de Diane Mazloum

(JC Lattès - 336 pages - août 2018)

(Livre de la rentrée littéraire été 2018)

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13 dates, une par année entre le mardi 6 juin 1967 et le lundi 22 janvier 1979, qui ont marqué l’histoire du Liban.

Georgina, 14 ans en 1967, libanaise ; Roland, même âge, libanais ; Ali Hassan, 25 ans, palestinien et quelques autres dont Yasser Arafat ou Bob Amis, agent de la CIA viennent s’intégrer dans le roman, montrant l’alliance entre Histoire et fiction, « pour donner au récit un ancrage réaliste » ce que précise l’auteure en préambule à « L’âge d’or ».

Le contexte historique montre l’implication du Liban dans le « terrorisme » puis dans le projet de l’OLP d’Arafat de parvenir par la négociation à la reconnaissance de la Palestine. Ceci conduira le Liban dans la guerre civile

Les personnages fictifs que sont Georgina ou Roland permettent « d’humaniser » cette période historique. Georgina rêve d’être chanteuse et mannequin ; Roland l’aime mais comprend vite qu’il n’a pas les mêmes ambitions. C’est un « âge d’or » libanais qui au fil des mois sombre dans la « dépression ». Ali Hassan se montre virulent, recherché par le MOSSAD et il est au cœur du terrorisme tout en étant le bras droit d’Arafat.

Il ne faut pas s’effrayer de ce contexte politique car l’auteure sait rester accessible dans ses explications et elle sait très bien restituer l’ambiance à Beyrouth à cette époque. C’est là que le lecteur se laisse emporter et plonger dans un univers du passé qui reste hélas d’actualité.

Une lecture attentive à avoir bien sûr mais au style fluide et « charmeur ».

Un livre à recommander et lu dans le cadre de la rentrée littéraire de la Librairie La Buissonnière à Yvetôt (Seine Maritime)

Bonne lecture,

Denis

L'âge d'or de Diane Mazloum (JC Lattès)
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