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26 août 2018 7 26 /08 /août /2018 16:47
Le problème Spinoza d'Irvin Yalom (Le livre de poche)

Le problème Spinoza d'Irvin Yalom

(Le Livre de Poche - 544 pages - décembre 2014)

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sylvette Gleize

Titre original : The Spinoza Problem (2012)

Première édition française : 2012 (Gaalade Editions)

(Prix des Lecteurs - Le Livre de Poche)

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On ne peut que s'étonner de mettre en parallèle dans un roman deux personnages historiques si dissemblables :

 

- Baruch (Bento) Spinoza (1632 - 1677), éminent philosophe

 

- Alfred Rosenberg (1893 - 1946), nazi antisémite invétéré.

 

Rassurez-vous, l'auteur ne cherche pas à nous faire "aimer" les pensées abjectes de Rosenberg mais pour nous rappeler que Spinoza a intrigué Rosemberg au point de confisquer sa bibliothèque pour la transporter en Allemagne en 1942.

 

Et rassurez-vous aussi, ce roman se lit plutôt facilement même si la philosophie de Spinoza et plus encore son livre essentiel "L'éthique" est au centre des débats.

 

Un chapitre sur deux raconte un moment de la biographie de l'un et de l'autre.

 

La période qui est raconté pour Spinoza débute en avril 1656 et se termine en décembre 1666. Dix ans de la vie de ce jeune homme juif portugais arrivé à Amsterdam avec sa famille. 1656 est la première date importante de sa vie car c'est un tournant déterminant pour lui. Il est excommunié (herem) par ses pairs pour avoir osé mettre en doute les préceptes de la Bible. 

La Bible ne serait pas la voix de Dieu mais la parole humaine qui aurait inventé les miracles, les rituels. Dieu doit être assimilé à la "nature". Il a eu le malheur de parler à deux compatriotes portugais de ses convictions qui ont été rapportées au rabbin Morteira. Spinoza est alors mis au ban des accusés et cet "herem" l'oblige à quitter sa famille et à ne plus parler à un juif. Franco, l'un des deux "traîtres" portugais décide alors de se repentir et de rester en contact avec le philosophe.

Spinoza est presque heureux d’être obligé de quitter le monde juif qui l'entourait. Il peut ainsi se consacrer à ses recherches philosophiques et travailler le verre optique.

 

Parler d'Alfred Rosenberg est moins glorieux d'autant que dès 1910, début de sa "biographie" dans le roman, il est convoqué par le proviseur et un de ses professeurs pour avoir proféré des propos racistes envers les juifs. Il a parlé de sa race aryenne qui ne doit pas être contaminée par les nuisibles de juifs. Il maintient ses allégations devant eux. A titre de punition, il lui est demandé de lire les passages qui concernent "L'éthique" de Spinoza dans l'autobiographie de Goethe. Ainsi, ses professeurs espèrent qu'Alfred réfléchira, lui qui aime tant Goethe, et qu'il pourra modifier son comportement. Si Goethe a gardé pendant un an "L'éthique" dans sa poche montre bien qu'un "aryen" peut avoir de l'admiration pour un "juif", d'autant que Spinoza a su critiquer le doctrine religieuse de matière rationnelle et en toute liberté.

 

Et c'est là que se trouve le lien entre les deux hommes. Rosenberg va vouloir comprendre le philosophe auprès d'un ami psychiatre. Il veut lever "le problème Spinoza", qui pour lui, est de vouloir démontrer que le philosophe,en tant que juif, n'a pas pu avoir seul l'idée de mettre en cause les fondements du judaïsme. Il a dû plagier des auteurs et des livres, au point que l'énigme doit se trouver dans sa bibliothèque.

Rosenberg, fidèle parmi les fidèles de Hitler depuis la fin des années 1910 jusqu'en 1945, profite de l'occasion qui lui est donnée de "piller" les bibliothèques des pays envahis se précipite aux Pays-Bas où il récupère les livres de Spinoza et les rapatrie à Berlin.

Il est impossible de résumer ici la richesse des propos de ce roman qui est une bonne introduction à la philosophie de Spinoza. Avec ici, un contraste, souvent dérangeant, avec l'idéologie nazie antisémite et raciste. Rien ne peut être pardonné à Rosenberg.

 

Lisez ce livre qui a su séduire les lecteurs pour le prix des lecteurs du Livre de Poche.

 

Lecture commune faite avec Marjorie.

 

Bonne lecture,

Denis

Le problème Spinoza d'Irvin Yalom (Le livre de poche)

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commentaires

D
Bonjour Denis, j'ai découvert Irvin Yalom (et Spinoza) grâce à ce roman qui se lit en effet très bien. http://dasola.canalblog.com/archives/2012/06/04/24401301.html Depuis j'ai lu Et Nietzsche a pleuré: très bien aussi. Bonne journée.
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D
J'ai très envie de découvrir les autres de fait. Un bon moyen de visiter les classiques de la philo.
S
Vous m'avez tentée et je lirai cet ouvrage dès que j'en aurais terminé avec la liste que je dois lire d'ici deux mois. Merci !
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D
Une lecture très instructive assurément.
P
Bonjour Denis, comme je le disais à Marjorie, j'ai très envie de lire cet auteur avec Et Nietzsche a pleuré et Le problème Spinoza donc je vais remédier à ça ! Bonne nouvelle semaine !
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D
Je lirai également celui sur Nietzsche et Schopenhauer. Une belle trilogie je pense.

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