Editions 10/18 - juin 2007 - 220 pages
Située sur une île au large des côtes hollandaises,
la Rose des Dunes accueille chaque été
de nouveaux occupants.
Les vacanciers se succèdent, leurs histoires défilent
et transforment la maison en théâtre de vie.
Un couple répare son amour, une femme en pleine
convalescence retrouve goût à la vie.
Les destins se construisent ou se déchirent sous la
pulsion
des embruns.
En véritable metteur en scène, Vonne van der Meer
fait jouer au fil des pages une comédie sensible
et épurée sur la nature humaine.
«Une histoire simple et magique comme ces coquillages que la gardienne
rapporte sur la plage à la fin de la saison.»
Extrait du livre :
Une petite maison carrée, revêtue de planches
goudronnées noires.
Deux ailes, telles deux hanches larges rapportées.
S'agissait-il de chambres, d'une cuisine ou d'une
remise,
la photo ne le disait pas.
Au rez-de-chaussée, une grande porte-fenêtre
donnant sur une terrasse entourée d'une palissade
en bois blanc. Floris pourrait jouer là, au soleil,
sur une couverture.
Juste sous le toit aux tuiles orange, il y avait
une autre petite fenêtre et, dans le triangle entre
celle-ci
et celui-là, un étroit panneau blanc portant
une mention en lettres noires,
apparemment son nom : Duinroos.
Un soir, il y avait de ça environ cinq semaines,
Chiel était rentré avec un guide des maisons de vacances
;
il l'avait ouvert et le lui avait posé sur les
genoux.
- Regarde, celle-là, je me suis arrangé pour
la louer une semaine.
Elle avait tout de suite remarqué que cette maison,
c'était du solide, du tangible, tout le contraire
de ce qu'elle était elle-même ces derniers temps.
Elle espérait que les planches exhalaient encore
l'odeur
de goudron ; le goudron la ramenait, en une goulée
d'air,
aux étés de son enfance, aux quais où elle allait
voir
avec son père les embarcations des pêcheurs.
Dana avait gravé la photo de Duinroos dans sa mémoire,
mais maintenant qu'ils s'en approchaient à bord du
bus,
la pluie battante ne lui permettait de repérer
que de vagues contours ; c'est à peine si elle
distinguait
quelque chose à travers la vitre.
À supposer que Chiel eût discuté avec elle
au lieu de la prendre de court, elle aurait peut-être,
tout compte fait, opté pour des vacances
dans un pays chaud, pour une île au nom exotique
où l'on peut se promener en maillot de bain dès le mois
d'avril.
Le bus s'arrêta près d'un terrain de camping, le Stortemelk ; personne ne
descendit, il faisait encore bien trop froid
pour planter la tente.
Drôle de nom, Stortemelk, ça lui rappela le lait
s'écoulant
spontanément de ses seins quand, au bout de six mois,
elle avait arrêté d'allaiter.
Elle n'était encore jamais venue sur l'île de
Vlieland,
ignorait tout de la distance qui sépare Duinroos du
port,
s'ils étaient tout près, ou s'ils avaient déjà
dépassé
la maison dans l'hypothèse où le chauffeur aurait
oublié
de les prévenir.
Si tel était le cas, il ne leur resterait plus qu'à faire
demi-tour
et à marcher un sacré bout de chemin sous les flots de
pluie
en portant Floris et tous leurs bagages, dont un énorme
sac
rien que pour les draps.
Comme s'ils n'avaient déjà pas assez de choses
à trimballer comme ça.
Durant tout le voyage, deux heures de voiture
et une heure et demie de bateau, Floris n'avait pas
fermé
l'oeil une seconde ; à présent, il dormait,
la tête contre la poitrine de son père.
Et quand il dormait, il était deux fois plus
lourd.
Que n'avaient-ils pris un taxi, ils seraient déjà
arrivés
depuis un bail. Elle poussa Chiel du coude.
- Tu sais où l'on doit descendre ?
Née en 1952 aux Pays-Bas, Vonne van der Meer a publié
son premier roman en 1987.
Avec sa trilogie de Duinroos, dont le deuxième volet,
Le Bateau du soir, a paru aux éditions Héloïse
d'Ormesson
en 2007, elle a touché les lecteurs dans toute
l'Europe.
Pour rappel , je mets un lien du livre
" Le voyage vers l'enfant "
qu'avait lu Denis.
Bonne découverte et bonne lecture !