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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 10:00

Ode à Salvador Dali


Une rose dans le haut jardin que tu désires.
Une roue dans la pure syntaxe de l’acier.
Elle est nue la montagne de brume impressionnistes.
Les gris en sont à leurs dernières balustrades.

Dans leurs blancs studios, les peintres modernes
Coupent la fleur aseptique de la racine carrée.
Sur les eaux de la Seine, un iceberg de marbre
Refroidit les fenêtres et dissipe les lierres.

L’homme, d’un pas ferme, foule les rues dallées
Et les vitres esquivent la magie du reflet.
Le Gouvernement a fermé les boutiques de parfums.
La machine éternise ses mouvements binaires.

C’est une absence de forêts, de paravents, d’entre-sourcils
Qui rôde par les terrasses des maisons antiques.
Et c’est l’air qui polit son prisme sur la mer,
C’est l’horizon qui monte comme un grand aqueduc.

Les marins ignorant le vin et la pénombre
Décapitent les sirènes sur des mers de plomb.
La Nuit, noire statue de la prudence,
Tient le miroir rond de la lune dans sa main.

Un désir nous gagne, de formes, de limites.
Voici l’homme qui voit à l’aide d’un mètre jaune.
Venus est une blanche nature-morte.
Voici que les collectionneurs de papillons s’effacent.

*

Cadaquès, sur le fléau de l’eau et de la colline,
Soulève des gradins et enfouit des coquilles.
Des flûtes de bois pacifient l’air.
Un vieux dieu sylvestre donne des fruits aux enfants.

Sans avoir pris le temps de s’endormir, les pêcheurs dorment sur la sable.
En haute mer, ils ont une rose pour boussole.
L’horizon vierge de mouchoirs blessés
Joint les masses vitrifiées du poisson et de la lune.

Une dure couronne de blanches brigantines
Ceint des fronts amers, des cheveux de sable.
Les sirènes persuasives ne nous suggestionnent pas.
Elles apparaissent au premier verre d’eau douce.

*

Ô Salvador Dali à la voix olivée !
Je ne vante pas ton imparfait pinceau adolescent,
Ni ta couleur qui courtise la couleur de ton temps.
Je chante ton angoisse, ô limité, limité éternel !

Âme hygiénique, tu vis sur des marbres nouveaux.
Tu fuis l’obscure selve des formes incroyables.
Où atteignent tes mains, ta fantaisie atteint,
Et tu jouis du sonnet de la mer dans ta fenêtre.

Aux premières bornes que l’homme rencontre,
Le monde n’est que désordre et que sourde pénombre.
Mais déjà les étoiles, cachant les paysages,
Désignent le schéma parfait de ses orbites.

Le courant du temps s’apaise et s’ordonne
Dans les formes numériques d’un siècle, et d’un autre siècle.
La Mort vaincue se réfugie en tremblant
Dans le cercle étroit de la minute présente.

En prenant ta palette, dont l’aile est trouée d’un coup de feu,
Tu demandes la lumière qui anime la coupe renversée de l’olivier.
Large lumière de Minerve, constructrice d’échafaudages,
Lumière où ni le songe, ni sa flore inexacte n’ont place.

Tu demandes la lumière antique qui reste sur le front,
Qui ne descend ni à la bouche, ni au cœur de l’homme.
Lumière que craignent les vignes poignantes de Bacchus
Et la force désordonnée qui porte l’eau courbe.

Tu as raison de banderoler la limite obscure,
Toute brillante de nuit. Et en tant que peintre,
Tu ne veux pas que ta forme soit amollie
Par le coton changeant d’un nuage imprévu.

Le poisson dans le vivier, l’oiseau dans la cage,
Tu ne veux pas les inventer dans la mer ou le vent.
Après les avoir, de tes honnêtes pupilles, bien regardés,
Tu stylises ou copies les petits corps agiles.

Tu aimes une matière définie et exacte
Où le champignon ne puisse dresser sa tente.
Tu aimes l’architecture qui contruit dans l’absent
Et tu prends le drapeau pour une simple plaisanterie.

Le compas d’acier rythme son court vers élastique.
La sphère déjà dément les îles inconnues.
La ligne droite exprime son effort vertical
Et les cristaux savants chantent leurs géométries.

*

Mais encore et toujours la rose du jardin où tu vis.
Toujours la rose, toujours ! nord et sud de nous-mêmes !
Tranquille et concentrée comme une statue aveugle,
Ignorante des efforts souterrains qu’elle cause.

Rose pure, abolissant artifices et croquis
Et nous ouvrant les ailes ténues du sourire.
(Papillon cloué qui médite son vol).
Rose de l’équilibre sans douleurs voulues. Toujours la rose !

*

Ô Salvador Sali à la voix olivée !
Je dis ce que me disent ta personne et tes tableaux.
Je ne loue pas ton imparfait pinceau adolescent,
Mais je chante la parfaite direction de tes flèches.

Je chante ton bel effort de lumières catalanes
Et ton amour pour tout ce qui explicable.
Je chante ton cœur astronomique et tendre,
Ton cœur de jeu de cartes, ton cœur sans blessure.

Je chante cette anxiété de statue que tu poursuis sans trêve,
La peur de l’émotion qui t’attend dans la rue.
Je chante la petite sirène de la mer qui te chante,
Montée sur une bicyclette de coraux et de coquillages.

Mais avant tout je chante une pensée commune
Qui nous unit aux heures obscures et dorées.
L’art, sa lumière ne gâche pas nos yeux.
C’est l’amour, l’amitié, l’escrime qui nous aveuglent.

Bien avant le tableau que, patient, tu dessines,
Bien avant le sein de Thérèse, à la peau d’insomnie,
Bien avant la boucle serrée de Mathilde l’ingrate,
Passe notre amitié peinte comme un jeu d’oie.

Que des traces dactylographiques de sang sur l’or
Rayant le cœur de la Catalogne éternelle !
Que les étoiles comme des poings sans faucon t’illuminent,
Pendant que ta peinture et que ta vie fleurissent.

Ne regarde pas la clepsydre aux ailes membraneuses,
Ni la dure faux des allégories.
Habille et déshabille toujours ton pinceau dans l’air,
Face à la mer peuplée de barques et de marins.

 

 

Federico Garcia Lorca,

 Traduction par Paul Eluard

 

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 09:00

 

 

 

 

Une pensée spéciale pour mon fils aîné

dont c'est la fête ce jour.

 

 

D'origine latine, Victorien vient de l'adjectif victorianus

 qui sert à qualifier celui qui a vaincu, le victorieux.

 Saint Victorien vécut au 5ème siècle,

 il occupa la fonction de proconsul romain à Carthage.

Il mourut en martyr pour avoir refusé

de renoncer à sa foi chrétienne.

 

 

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 08:00

 

 

 

 

 

Albert Camus - Du refus au consentement

Coordonné pr Jean - François Mattéi

( PUF - Débats philosophiques ) / 170 pages - Février 2011

 

 

Contributions à ce " débat "

 

* Jean - Jacques Gonzalez : " Albert Camus :chemins de crête "

 

*Jean - Luc Moreau :  " De la résolution dans l'incertitude.

Deux politiques d'écriture :

Senancour et Camus "

 

*Raphaël Draï : " Camus et Mauriac : quelle justice ? "

 

* Jacques Dewitte : Le " oui " comme ontologie du déjà - là.

Notes sur L'Homme révolté

 

* Jean - François Mattéi : " L' Etranger ,

entre refus et consentement "

 

 

L'avant - propos de Jean - François Mattéi éclaire bien

la personnalité de Camus et la question

essentielle que pose ce livre !

 

" Camus aura donc été l'objet de tous les malentendus.

On a ironisé sur sa belle âme ,

alors que c'était une âme déchirée.

On a lu son oeuvre au prisme de l'absurde , alors qu'elle

se vouait à l'amour.

On l'a pris pour un existentialiste , alors qu'il était

aux antipodes de Sartre.

On a vu en lui un philosophe de second plan,

alors que c'était un penseur de haut rang.

On lui a reproché de préférer sa mère à la justice ,

 alors qu'il défendait une justice plus généreuse.

On n'aimait pas en lui l' Algérien , alors qu'il essayait

d'être un Français.

On a brocardé son succès aux prix Nobel , alors

qu'il y voyait la marque de son échec. "

 

Un livre exigeant , difficile sans doute

mais important pour les camusiens.

 

Ce livre fût l'un de nos achats au Salon du livre de Paris

le 18 mars 2011.

 

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 07:00

 

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 09:00

 

Coup de coeur pour ces magnifiques peintures félines

 réalisées avec talent

 par l'artiste CAROL WILSON

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 ( Source photos internet )

 

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 08:00

 

Le vendredi 18 mars dernier , ce fût un bonheur

de découvrir les divers stands d'éditeurs ,

ainsi que certains auteurs au salon du livre de Paris.

 Envie de partager avec vous quelques photos prises

durant notre ballade livresque ...

 

 

 

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L' entrée au salon " Portes de Versailles " 

 

 

 

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 Daniel Picouly en pleine dédicace ,

une rencontre très sympathique

 

 

 

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 Je vous conseille son nouveau livre " La nuit de Lampedusa "

 

 

 

 

 

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 Et voici Gérard de Cortanze en pleine conversation 

 

 

 

 

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 Petit passage au Magazine LIRE ,

vu que nous y sommes abonnés

 

 

 

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 Ambiance chaleureuse et ludique à la fois

au stand des auteurs du Congo

 

 

 

 

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 Une cité du livre à découvrir MONTMORILLON ,

 mais pas en juillet car quand nous y sommes passés ,

il y avait à peine la moitié des librairies

et bouquinistes ouverts !!!

 

 

 

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 Quelques enseignes d'éditeurs ...

 

 

 

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 Superbe affiche de Maxime Chattam ,

 je n'ai pas pu résister de la photographier ,

 j'adore ses trilogies et quand je suis dans un de ses livres,

 j'avoue que j'ai du mal à le refermer ...

 

 

 

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 Et une superbe chance de le rencontrer vu qu'il était présent

 sur le stand Albin Michel pour dédicacer ses livres.

 

 

 

 

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 J'aurais bien aimé revoir Katherine Pancol

à qui je voue une grande admiration

mais elle n'était pas présente ce jour là.

Si vous ne la connaissez pas ,

une auteur à découvrir absolument !!!

 

 

 

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 Cette année, c'est la littérature nordique qui était à l'honneur

 avec un vaste choix d'auteurs.

 

 

 

 

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 Petit arrêt au stand GALLIMARD ,

en admiration devant les pléiades ...

 

 

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A suivre ...

 

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 07:00

 

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 09:00

De cet amour ardent je reste émerveillée

Je reste émerveillée
Du clapotis de l’eau
Des oiseaux gazouilleurs
Ces bonheurs de la terre
Je reste émerveillée
D’un amour
Invincible
Toujours présent

Je reste émerveillée
De cet amour
Ardent
Qui ne craint
Ni le torrent du temps
Ni l’hécatombe
Des jours accumulés

Dans mon miroir
Défraîchi
Je me souris encore
Je reste émerveillée
Rien n’y fait
L’amour s’est implanté
Une fois
Pour toutes.
De cet amour ardent je reste émerveillée.

Andrée Chedid

Poème offert par Andrée Chedid au Printemps des poètes 2007

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 08:00

 

Paris, juin 1799, Jeanne, 18 ans, assiste à l'enterrement

du chevalier de Saint - George

dont elle vient de se découvrir enceinte.

Puis elle part avec les deux frères d'armes du Chevalier acquitter une dette d'honneur,

au prix d'aventures rocambolesques.

Une nuit, au large de l'île de Lampedusa,

la route de Jeanne croisera celle

de Napoléon Bonaparte...

Un grand roman d'histoire et d'aventures !

 

 

 

 

 

 

Editions Albin Michel - mars 2011 - 482 pages

 

 

4ème de couverture

 

Comme Alexandre Dumas, Daniel Picouly n’hésite pas

 à violer l’Histoire pour lui faire de beaux enfants.

Dans La Nuit de Lampedusa, il lui en fait deux,

tout en la respectant… au mieux.

Si en juin 1799, on enterre bien le chevalier de Saint-Georges

 à Paris, sait-on que son ami le général Dumas,

 prisonnier en Sicile, l’a appelé à son secours ?

 Le célèbre maître d’arme et de musique n’ayant pu répondre,

 et pour cause, ce sont Jeanne, son dernier amour,

 et ses deux frères d’armes, qui vont relever le défi

 au prix d’aventures rocambolesques.

 Sur les flots de la Méditerranée, au large de l’île

de Lampedusa, le regard de Jeanne croise celui

 d’un général malchanceux qui s’en revient d’Egypte.

Il se nomme Napoléon Bonaparte et n’a plus

qu’une obsession : revoir la belle inconnue…

Après L’Enfant léopard (prix Renaudot) et

La Treizième Mort du chevalier,

on retrouve la générosité, la verve

et l’imagination débordante de Daniel Picouly

 dans une course effrénée à mi-chemin

 entre roman historique et policier.

 Ouvrez ce livre et le spectacle commence !

 

 

Et j'ai eu le plaisir de le voir au salon du livre de Paris,

ce vendredi 18 mars 2011. Auteur très sympathique !

 

 

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 07:00

 

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