BLOC D'UN COUPLE PASSIONNE DE LIVRES, ART , HISTOIRE, LITTERATURE ET COLLECTIONNEURS DE MARQUE-PAGES.
Plus jamais d'invités ! de Vita Sackville-West (Autrement - 164 pages)
Traduit de l'anglais par Micha Venaille
Titre original : Easter Party (1953)
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Vita Sackville-West (1892-1962) fut amoureusement liée à Violet Trefusis et amie intime de Virginia Woolf. Elle a publié de nombreux romans, essais, poèmes, nouvelles, biographies... Son roman le plus célèbre reste "Au temps du roi Edouard".
Autrement a entrepris de publier ses romans et inscrit ceux-ci dans une série "Autour du groupe Bloomsbury (voir l'article très détaillé sur Wikipédia).
Une belle thématique d'ailleurs pour des lectures passionnantes avec Violet Trefusis, Virginia Woolf, Vita Sackville-West, E.M. Forster, Mary Mc Carthy...
L'histoire est très simple : Rose dit à son mari, Walter, qu'elle a décidé d'avoir des invités pour Pâques, si bien sûr, son mari est d'accord. Il accepte et Rose part en avance dans leur propriété d'Anstey pour s'assurer que tout est en place.
Ainsi, le vendredi soir, arrive Lucy, la soeur de Rose, accompagnée de son mari Dick et deleur fils Robin qui revient d'un long séjour à l'étranger. Arrive également Gilbert, médecin, le frère de Walter. Et enfin, ne faisant pas l'unanimité par son excentricité et son côté très "glamour", Lady Juliet Quarles, que l'on pourrait soupçonner d'être la maîtresse de Walter.
Et puis, il ne faut pas oublier le chien Svend que Walter est heureux de retrouver et qui se révèle être son "meilleur ami".
Rose s'est mariée par convenance. Walter a annoncé avant le mariage qu'il ne serait ps consommé, qu'il était encore moins question d'avoir un enfant. Rose a accepté ces contraintes et se rend compte qu'elle a toujours aimé "secrètement" son mari rêvant qu'il viendrait la rejoindre dans sa chambre...
Le roman est divisé en 12 chapitres qui scindent le temps entre vendredi soir et mardi matin.
Beaucoup de dialogues au cours de ces journées, souvent "intéressées". Par exemple, Lady Juliet espère que Walter pourra aider son fils Charles qui a de gros soucis.
Et puis, les deux soeurs se rendent comptent qu'elles se sont éloignées l'une de l'autre et que leur vie actuelle n'a plus rien de commun, notamment leur différence de "classe sociale" est criante.
Et alors vers le milieu du roman, on a tendance à s'assoupir avec ces dialogues pas toujours très "aimables", l'intrigue rebondit autour du chien de Walter puis la dernière nuit qui va s'avérer très mouvementée... Mais suspens... je n'en dirai pas plus.
Livre "bavard" par moment, mais où l'humor n'est pas non plus absent.
En conclusion, c'est un livre agréable à lire, avec ces personnages qui profitent de ce mlong week-end pour mieux se connaître et aussi "se chercher". Un long moment de retour sur soi aussi. A recommander pour découvrir cette époque et cette auteure qui a tant compté pour Virginia Woolf.
Deux exemples de dialogues très "décalés" pour terminer et savourer l'ironie notammant :
Page 60, début du chapitre cinq (samedi soir) :
" Walter!
- Juliet... vous m'avez fait peur. Vous vouliez me voir?
- Je ne devrais pas vous poursuivre jusque chez vous, Rose me tuerait si elle le savait ! Elle vous protège si bien... une femme parfaite... Vous travaillez?
- Oui." Il recapuchonna son stylo. "Puisque vous êtes là, entrez donc. Vous pouvez être fière, Svend n'a pas grondé quand vous avez ouvert la porte. Asseyez-vous. Vous voulez peut-être boire un verre? Désolé, il n'y a rien ici mais je vais sonner Summers...
Page 86, début du chapitre juit (dimanche matin) :
"Dick, il est presque dix heures, Rose n'a donné aucune précision pour l'office. On a laissé passer le premier, j'espère qu'il nous sera au moins possible d'assister au suivant !
- Tu lui as demandé?
- Je n'y tenais pas. Je pensais que, lorsque j'arriverais au petit déjeuner avec mon livre de prières et mon sac - mon beau sac tout neuf, que tu viens de m'offrir, mon généreux Dick-, elle comprendrait. Mais ça n'a pas marché.
- On a eu des oeufs tout rosés au petit déjeuner", remarque Robin. "Mais à l'intérieur c'était des oeufs à la coque tout à fait ordinaires".
Livre lu dans le cadre d'une lecture commune autour de l'oeuvre de Vita Sackville-West organisée pour le mois anglais
Bonne lecture
Denis