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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 08:00

 

A travers les mésaventures de ce prédateur narcissique,

incapable de se contraindre, Ian McEwan traite

des problèmes les plus actuels :

un sujet très sérieux et cependant, il nous fait rire.

Voici sans doute, l'un des romans les plus comiques,

 les plus intelligents, les plus narquois de cet auteur,

 l'un des plus grands en Angleterre aujourd'hui.

 

 

 

 

 

Editions GALLIMARD - mars 2011 - 400 pages

 

 

Michael Beard aurait tout de l’antihéros pathétique

(boulimique, chauve, bedonnant, il est proche de la soixantaine

 et son cinquième mariage est sur le déclin) s’il ne s’était vu

décerner le Prix Nobel de physique.

Croyant que son heure de gloire est derrière lui, il végète en faisant

de vagues recherches sur les énergies renouvelables,

et c’est par ailleurs un coureur de jupons invétéré.

 Mais voilà qu’il rencontre un étudiant, Tom Aldous, qui prétend

 avoir trouvé la solution pour lutter contre le réchauffement climatique.

Contre toute attente, cette rencontre va remettre

Michael Beard en selle.

 Celui-ci décide de se rendre au pôle Nord et à son retour,

il va de surprise en surprise.

Non seulement il trouve Aldous installé chez lui (il est flagrant

qu’il est devenu l’amant de sa femme) ;

 mais lorsque Beard lui demande de quitter les lieux,

Aldous glisse malencontreusement,

sa tête heurte le coin de la table et il meurt.

Beard se débrouille alors pour faire accuser Tarpin,

l’amant « officiel » de sa femme, lequel écopera de 18 ans de prison.

Dans le même temps, Beard compulse les notes qu’Aldous

 avait laissées pour lui.

Il se les approprie et parcourt le monde de conférence en conférence

 en prônant cette thèse d’avant-garde, mais ne tarde pas

 à se voir traité d’imposteur et de plagiaire

par son propre centre de recherche, désireux de récupérer le brevet…

Comme souvent chez McEwan, trajectoire individuelle et destin collectif

sont indissociables : de même que l’état de la planète

 sert de toile de fond

pour mettre en scène les déviances de Michael Beard

et le pousser dans ses derniers retranchements,

les errements du physicien représentent autant de signes

 avant-coureurs de l’apocalypse annoncée.

 Le comique du début cède la place à une ironie absolue,

le divertissement à la parabole.

Beard, qui devait sauver la planète du désastre écologique,

apparaît pour ce qu’il est : un prédateur narcissique

incapable d’accepter la moindre frustration.

Malgré ses promesses répétées de se réformer, il remet sans cesse

 au lendemain et court à sa perte.

Comme l’humanité. Le dernier sommet de Copenhague rend

d’une actualité « brûlante » ce roman,

sans doute l’un des plus intelligents

 et des plus narquois de Ian McEwan.

 

 

 

 

 

 

 

Né en 1948, Ian McEwan est considéré comme l’un des écrivains anglais

les plus doués de sa génération.
L’enfant volé (Du monde entier, 1993, Folio n° 2733)

a reçu le prestigieux Whitbread Novel Award et, en France,

 le prix Femina étranger ;

Amsterdam (Du monde entier, 2001, Folio n° 3728),

a été couronné par le Booker Prize for Fiction ;

Expiation (Du monde entier, 2003, Folio n° 4158), par le WH Smith

Literary Award.

L’essentiel de son oeuvre est publié aux Editions Gallimard,

dont, récemment, Samedi (Du monde entier, 2006, Folio n° 4661)

et Sur la plage de Chesil (Du monde entier, 2008, Folio n° 5007).

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