BLOC D'UN COUPLE PASSIONNE DE LIVRES, ART , HISTOIRE, LITTERATURE ET COLLECTIONNEURS DE MARQUE-PAGES.
Dans le cadre des lundis philo initiés par Heide, et pour ma première participation, je ne pouvais m'empêcher de parler du "mythe de Sisyphe" d'Albert Camus.
"Le mythe de Sisyphe" d'Albert Camus fait partie du cycle sur l'absurde composé de :
- L'étranger (roman) paru en 1942
Le livre s'ouvre sur une citation de Pindare : "O mon âme, n'aspire pas à la vie immortelle, mais épuise le champ du possible". (3e pythique)

Pindare est un poète lyrique grec ( environ - 518 / environ - 438 av JC) dont il reste intacts ses 4 livres d'Epinicies (Odes triomphales) dédiées aux vainqueurs des jeux et intitulées :
"Olympiques, Pythiques, Néméennes et Isthmiques". Il y fait l'éloge des vainqueurs célèbres et en dégage une philosophie de modération et de vertu.
Le plan du "mythe de Sisyphe" est le suivant :
- Un raisonnement absurde : L'absurde et le suicide / Les murs absurdes / Le suicide philosophique / La liberté absurde
- L'homme absurde : Le Don juanisme / La comédie / La conquête
- La création absurde : Philosophie et roman / Kirilov / La création sans
lendemain / Le mythe de Sisyphe
- Appendice : L'espoir et l'absurde dans l'oeuvre de Franz Kafka
Et ainsi commence le livre d'Albert Camus :
"Les pages qui suivent traitent d'une sensibilité absurde qu'on peut trouver éparse dans le siècle - et non d'une philosophie absurde que notre temps, à proprement parler, n'a pas connue. Il est
donc d'une honnêteté élémentaire de marquer, pour commencer, ce qu'elles doivent à certains esprits contemporains. Mon intention est si peu de le cacher qu'on les verra cités et commentés tout au
long de l'ouvrage.
Mais il est utile de noter, en même temps, que l'absurde, pris jusqu'ici comme conclusion, est considéré dans cet essai comme un point de départ..."
Sisyphe, dont le nom grec est Sisuphos.

Il est le fils d'Eole, père lui-même de Glaucos et fondateur mythique de Corinthe.
Renommé pour sa ruse. Mais aux Enfers, il est condamné à rouler éternellement un rocher sur une pente. Arrivé au sommet, le rocher retombe et il doit recommencer sans fin.
Il existe plusieurs versions des raisons de ce châtiment : soit il aurait enchaîné Thanatos (la mort) venu pour l'accompagner aux Enfers, soit il aurait trompé Hadès, soit il aurait dénoncé Zeus
dans une de ses aventures amoureuses, soit ......
C'est donc sous le signe de Sisyphe et de son châtiment absurde que Camus place son essai philosophico-littéraire.
Pour nous, lecteurs, le commencement de la liberté ne serait-il pas de lire ce livre, de le méditer et d'en tirer toute la substance pour mieux comprendre l'être humain et éviter toutes ses erreurs qui conduisent à des chemins que l'on peut tous les jours qualifiés d'absurdes"...
"Il faut imaginer Sisyphe heureux".
Là est pour moi la grande philosophie de cet essai. Comment imaginer que cet homme qui roule à l'infini son rocher peut être heureux? Une phrase à méditer pour se sentir plus solide dans les moments difficiles d'une vie.
Bonne lecture,
Denis