Rentrée Littéraire : Passage des larmes d' Abdourahman A. Waberi
( J.C. Lattès - Août 2009 - 250 pages )
L'auteur est né à Djibouti en 1965 et il prend son pays de naissance comme
lieu où se déroule l'intrigue assez complexe de ce roman.
Pourquoi complexe ?
Parce qu'il est écrit à 2 voix qui disent chacun "je ".
Il y a tout d'abord Djibril , le " héros " non caché de ce roman politico - philosophique.
Parti depuis l'âge de 18 ans au canada où il a épousé denise et où il s'est fait une vie très occidentalisée , où il travaille pour une agence de renseignements qui lui demande de retourner dans
son pays natal pour y prendre la " température ".
L'islamisme y a une grande emprise et le 2è narrateur se réclame haut et fort de cette religion.
Cet homme a décidé " d'avoir la peau " de Djibril quand sa mission sera terminée.
Et au fil des jours , Djibril se remémore son passé et surtout il se rend sur les lieux de sa jeunesse.
Son grand-père Assad y a tenu une grande place , ainsi qu'un jeune juif , David dont il fut un ami de jeunesse ...
Mais , l'un d'eux manque , son jeune frère jumeau , né quelques minutes après lui , devenu grand lecteur dans sa jeunesse et disparu aujourd'hui...
On saura plus loin dans le roman ce qu'il est devenu , mais c'est une des énigmes du roman.
Et enfin, il y a un troisième personnage , un fantôme philosophe : Walter Benjamin , le grand philosophe allemand , mort tragiquement à Portbou
le 26 septembre 1940 , à 48 ans , après avoir fui le nazisme de son pays natal.
Son parcours et sa pensée sont un des fils conducteurs de ce roman.
Ce livre peut dérouter par ces alternances de voix qui s'interpellent , se répondent ...
Une seule issue réaliste est annoncée : l'envoi d'un rapport au Canada sur la situation à Djibouti ...
Le reste est une déambulation dans un univers violent dont il faut sortir par l'intelligence et la réflexion ...
Je ne donne jamais de notes aux livres que je lis. Je dirai simplement que le livre ne laisse pas indifférent et sait prendre de la hauteur , ce qui lui donne toute sa force.
La lecture de ce livre n'est pas " indispensable " mais elle est utile pour s'immerger dans l'univers difficile de l'Afrique.
BONNE LECTURE !
Cette chronique est la première du Challenge 1% Rentrée Littéraire.
1/7