Alexis Jenni était lui aussi présent ce dimanche 29 janvier 2011 ,
au Festival littéraire " Le goût des autres " qui se tenait au Havre.
J'ai eu l'occasion d'assister à la lecture de quelques pages de son livre
et d'écouter l'explication de l'auteur sur sa façon
d'avoir conçu ce roman.
Alexis Jenni revoit l'Histoire à travers le fait militaire ,
comme un éternel recommencement.
Un premier roman ample , incroyablement maîtrisé
par un auteur virtuose, récompensé
par le prix Goncourt 2011.
Editions Gallimard - 08/2011 - 632 pages
4ème de couverture
« J’allais mal ; tout va mal ; je me désinstallais, j’attendais la fin.
Quand j’ai rencontré Victorien Salagnon, il ne pouvait être pire,
il l’avait faite tout entière la guerre de vingt ans qui nous obsède,
qui n’arrive pas à finir, il avait parcouru le monde entier
avec sa bande armée,
il devait avoir du sang jusqu’aux coudes.
Mais il m’a appris à peindre.
Il devait être le seul peintre de toute l’armée coloniale,
mais là-bas on ne faisait pas attention à ces détails.
Il m’apprit à peindre, et en échange je lui écrivis son histoire.
Il dit, et je pus montrer, et je vis le fleuve de sang
qui traverse ma ville si paisible,
je vis l’art français de la guerre qui ne change pas, et je vis l’émeute
qui vient toujours pour les mêmes raisons, des raisons françaises
qui ne changent pas.
Victorien Salagnon me rendit le temps tout entier,
à travers la guerre qui hante notre langue. »
L’histoire commence avec la première guerre du Golfe :
le narrateur, en pleine crise personnelle,
fait la connaissance d’un ancien militaire devenu peintre,
Victor Salagnon.
À travers les souvenirs de Salagnon défilent cinquante ans d’histoire
de France revue à travers le fait militaire :
la Deuxième guerre mondiale, l’Indochine, l’Algérie…
Au-delà du récit d’une amitié entre deux hommes,
une interrogation sur la France contemporaine,
en dehors de toute idéologie.