12 mai 2016
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Ellen Urbani est venue en France pour présenter son livre "Landfall" que j'ai lu en avant-première grâce aux éditions Gallmeister et au "challenge Gallmeister" organisé par Léa pour les 10 ans de l'éditeur,
Sa "tournée" de trois semaines commencée à Rouen, s'est poursuivie hier mercredi 11 mai 2016 au Havre à la Librairie La Galerne. Elle va aller ensuite à Laval, à Caen sans oublier Saint-Malo pour le festival littéraire "Etonnants voyageurs"... Toutes les dates sont sur le site Gallmeister. Ellen nous a avoué que c'est la première fois qu'elle vient en France.
C'était pour moi et Fabienne un grand bonheur de pouvoir rencontrer Ellen Urbani dans le contexte fort agréable d'une librairie. Et nous étions environ 25 personnes à partager ce plaisir, sans compter les organisateurs havrais.
Avant de débuter la rencontre, Ellen Urbani est allée saluer chaque "auditeur" individuellement en lui serrant la main et en lui montrant combien elle était heureuse de cette rencontre.
Les organisateurs de la librairie, qui en sont à je ne sais combien d'auteurs invités à ce jour, n'avaient jamais vu un auteur débuter ainsi une rencontre.
Après avoir ainsi salué chacun, elle est venue s'installer à la table où l'attendait Marie Mascoso, des éditions Gallmeister et pour l'occasion traductrice. Tout en admettant que ce n'était pas son métier, elle a très bien assuré ce rôle. Un anglophile a dit en aparté à la fin de la conférence qu'elle avait fait un excellent travail. A mon tour d'être le plus fidèle possible à ses propos dans ce compte-rendu que je vais faire à présent, au fil des notes prises sur un carnet.
Ellen Urbani était "interviewé" par Elvire Duchemin qui est souvent invitée par La Galerne pour animer des débats littéraires et qui, elle aussi, a très bien assumé son rôle.
Expliquez-nous le début du roman et pourquoi avoir choisi une fiction?
Ellen Urbani explique le début du roman (que je ne reprendrai pas ici et qui est ainsi résumé sur la 4e de couverture " Un matin de septembre 2005, Rose, à peine âgée de dix-huit ans, s’apprête à rejoindre La Nouvelle-Orléans avec sa mère. Les deux femmes vont porter secours aux sinistrés de l’ouragan Katrina. Mais sur la route, leur voiture quitte la chaussée et percute une jeune fille. Cette inconnue, morte dans l’accident, seule et sans le moindre papier d’identité, ne tarde pas à obséder la rescapée).
Ensuite, elle nous dit qu'elle a travaillé en tant qu'aide et soutien psychologique aux malades atteints du cancer (donc en service d'oncologie) et également en soutien aux victimes de catastrophes en tout genre.
Ce travail en profondeur avec des êtres en souffrance lui a permis d'avoir une compréhension immédiate de celle des victimes de Katrina en août 2005.
C'est cet aspect humain, qui n'a pas été suffisamment mis en avant dans les livres qui ont été écrit avec le passage de l'ouragan, qu'Ellen Urbani a voulu faire ressortir dans ce livre, qui ne pouvait être qu'un roman pour elle et non un reportage de non-fiction.
Comment avez-vous composé ce roman?
J'avais besoin de comprendre ce qui s'était passé et j'y ai consacré beaucoup de temps pour reconstituer les faits. Etant à l'époque mère célibataire avec deux très jeunes enfants, j'effectuais mes recherches la nuit et je peux dire que je suis devenue "experte". Il me fallait alors mixer fiction et réalité des faits, en insérant de façon équilibrée la fiction.
Peut-on dire que Katrina est un "révélateur" du comportement humain?
J'ai grandi dans le sud des USA, en Virginie et en Alabama.
Je me sens aujourd'hui "expatriée" en vivant dans l'Orégon mais le racisme qui sévit dans le "sud" de manière très forte ne m'autorisait pas à laisser vivre mes enfants dans ce contexte. Je veux leur donner des valeurs qui ne sont pas celles-là.
Et le racisme est revenu au devant de la scène en Alabama, au moment de Katrina. Il fallait déjà cette "vérité" pour construire aussi le livre.
Qui sont Rose et Rosy? Comment les avez-vous créées?
Au départ, je ne voulais pas écrire de la fiction pour mon deuxième livre (Ellen Urbani a écrit un premier livre non traduit sur son expérience au Guatémala). Je voulais faire une autobiographie familiale. Ma mère et ma soeur ont pleuré quand je leur ai dit cela ne souhaitant pas que leurs problèmes familiaux soient exprimés au regard des autres. Peut-être que plus tard ce livre pourra être écrit.
Dans "Landfall", il y a tout de même beaucoup de ma famille mais ma mère et ma soeur ne l'ont pas lu ainsi, n'y voyant pas de liens directs avec leur propre histoire.
Qu'est-ce qu'on fait avec le secret?
Je ne suis pas quelqu'un de secret mais il y a contradiction entre protéger les nôtres et leur dire la vérité. J'avais la même problématique au Guatémala.
Les deux mères représentent ces contradictions. Gertrude ne dit rien à Rose alors que Cilla dit tout à sa fille Rosy.
Il y a aussi une histoire de chaussure !
Au début du roman l'accident de voiture est causé à cause d'une dispute entre Gertrude et Rose car Rose a mis ses chaussures sur le tableau de bord. Pieds nus, elle va trouver sur les lieux de l'accident mettre les chaussures de Rosy qu'elle a trouvées au sol. Elles vont l'accompagner tout au long du roman.
Aux USA, on dit que si on marche avec les chaussures d'un autre, on finit par le connaître. Ces chaussures sont le lien entre les deux jeunes filles.
Peur, violence, corps en lutte pour la survie. Comment avez-vous écrit ces moments de violence ?
J'ai vu beaucoup de "beauté" en vivant auprès de mourants et c'était un moyen ici de leur rendre hommage. J'ai aussi vécu des moments de violence dans ma vie. Et quand on survit à ces violences, il faut savoir mesurer la chance que l'on a eu de survivre.
Dans ce cataclysme, il y a un joli personnage, Jennifer
Souvent les auteurs n'aiment pas qu'on leur demande si les personnages sont issus de leur vécu. Pour ma part, cette question ne me gène pas. Et dans mes récits j'aime y mettre des personnages que je connais, comme ma mère.
Jennifer, c'est le modèle de ma meilleure amie, et c'est la plus incarnée.
Après ce débat, il y a eu les questions du public, notamment une sur le premier roman de Harper Lee paru l'an dernier, et qui se passe également en Alabama et concerne le racisme mais Ellen Urbani n'ayant pas lu le livre, elle n'a pu répondre à la question.
Et le policier ?
Et pour ma part, comme ce roman est avant une affaire de femmes, j'avais attiré l'attention dans mon article sur le policier. J'ai donc demandé à Ellen comment elle voyait ce personnage dans son roman et voici sa réponse :
Je parle de femmes fortes et féministes assurément. Mais j'ai réalisé qu'il y avait aussi des hommes "biens".
Mais il fallait, pour moi, que cet homme soit derrière elles, comme un guide.C'est ce que fait le policier. Il a été le personnage le plus difficile à écrire.
Et une dernière question du public :
Comment va la Nouvelle-Orléans aujourd'hui ?
J'y suis retournée en 2015 pour le 10e anniversaire de Katrina et pour le lancement de "Landfall".
La partie la plus touchée était celle des quartiers pauvres, essentiellement de population noire.
Beaucoup d'argent a été engagé pour la reconstruction. Brad Pitt y a sa rue car il a fait un don qui a permis de reconstruire intégralement cette rue.
Reste un paysage d'abandon. Tous les noirs ont été déplacés, c'est ainsi la plus grande migration depuis l'esclavage aux USA.
L'identité de la Nouvelle-Orléans a changé et ne sera plus celle qui en a fait sa renommée, berceau du jazz.
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Il n'y avait plus qu'à applaudir ce beau moment de littérature et pour Ellen passer à la séance de dédicace, avant de se dire au revoir, jusqu'au prochain roman... La question n'a pas été posée, si bien que le mystère reste entier.
N'hésitez pas à suivre son actualité sur son site Internet
http://www.ellenurbani.com/
Denis
(Excusez la mise en page overblog dont le visuel n'est pas identique au "brouillon")
A l'occasion de la venue en France d'Ellen Urbani pour présenter son livre "Landfall
Published by DENIS
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LITTERATURE
5 mai 2016
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Le camp des morts de Craig Johnson
(Gallmeister - collection Totem - 377 pages)
Traduit de l'anglais (USA) par Sophie Aslanides
(Première édition France 2010 et 2012 pour la collection poche Totem)
Titre original :Death Without Company - 2006
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Une nouvelle fois, je vais faire le "grincheux" mais pourquoi traduire le titre d'une manière fantaisiste. Dommage. Autant laisser le titre original dans ce cas. Je l'avais déjà noté pour le premier roman de la série Longmire, The Cold Dish, traduit en Little Bird.
Autre dissonance par rapport aux amateurs de l'auteur, sans dire que je n'ai pas aimé, je n'ai pas été emballé par ce deuxième opus des aventures de Walter Longmire, le sherif du Wyoming.
Pourquoi? Autant la première fois, on découvre un univers, des personnages, autant la deuxième fois, on est déjà familier de ces personnages récurrents, et on sait comment ils vont réagir, quelles seront leurs blagues, leurs défauts. Et puis, franchement, un type qui fait venir sa fille presque au péril de sa vie tellement le temps est exécrable pour les fêtes de Noël, et qui prend à peine de temps de lui parler sauf à l'intégrer dans son enquête, cela m'a sérieusement agacé. Enfin, j'ai trouvé la fin confuse et un dénouement sans grand "panache".
Comme toujours en cette saison il neige dans le Wyoming et Longmire serait étonné que Santiago, mexicain, potentiellement nouvelle recrue, puisse traverser la montagne pour venir à son bureau se présenter le lendemain matin.
En attendant, ce soir de tempête de neige, il dépanne une femme, Maggie Watson, fonctionnaire de l'état, surprise par ce temps et qu'il réussit à loger dans un motel.
Walter se rend ensuite à la maison de retraite pour jouer sa partie d'échecs hebdomadaire avec Lucian Connally. Il apprend qu'une femme est morte. Lucian dit à Longmire qu'il est certain qu'elle a été assassinée et qu'il convient de faire une autopsie. Elle a été sa femme quelques heures il y a cinquante ans et elle lui a été retirée par sa famille et ils se sont revus ici, il y a un an. Elle était d'origine basque et s'appelait Mari Bajora.
Walt voit la fille de Mari pas très aimable et sa petite-fille Lana boulangère, plus conciliante et qui lui révèle que son grand-père a été tué par Lucian.
Or il s'avère que Charles Nurburn est toujours vivant ce qui soulage Walt, ce qui fait qu'il pourrait n'y avoir aucune affaire autour de la mort de Mari Baroja.
Il passe la soirée chez ses amis indiens avec Maggie et sent qu'il y a un peu plus que de l'amitié entre eux mais en route ils voient la Mercedes du docteur Isaac accidentée. Le docteur a de légères blessures et il dit que ses freins ont lâché. Bizarre pour un véhicule si bien entretenu. De retour à son bureau Walt se rend compte que le jeune Santiago travaille bien et consciencieusement, ce qui le rassure sur son avenir ici.
Après avoir fait le numéro de téléphone de Charlie, Walt entend le répondeur mais la voix est celle de son ami Lucian.
Au matin Lucian explique à son ami comment est mort Charlie après avoir voulu violer sa femme? Elle s'est défendue et c'est ainsi qu'il est mort. Ainsi, l'affaire est relancée.
Le verdict tombe : Mari est morte empoisonnée au naphtalène.
Isaac a été victime d'un attentat car ses freins ont été trafiqués et Lana a été agressée dans sa boulangerie. Les choses se compliquent inéluctablement et Walter réussit à obtenir un double du testament qui aidera sans doute à éclaircir la situation. Et, surprise! Cady a pu venir de Denver rejoindre son père. Elle lit avec lui le testament et annonce que Lana est la principale héritière.
Lucian est à son tour agressé dans sa chambre par un homme grand et conducteur d'un Datsun et qui plus est Lucian a pu lui arracher quelques cheveux.
Nouvel indice: Charles aurait eu un enfant illégitime avec une indienne et ce serait Anna qui travaille à la maison de retraite.
Et l'on continue de rebondissements en rebondissements ou de vieilles affaires familiales viennent dire que le noeud de cette affaire est à chercher par là.
Et puis voilà. Je suis resté sur ma fin et les cent dernières pages m'ont ennuyé. Alors, avant de replonger dans les aventures de Longmire, je vais laisser passer quelques mois ou années.
Et cette "année polar" me montre aussi que je ne suis pas très habitué au genre et que j'arrive à m'en lasser plus facilement que de la littérature dite plus "générale" où il peut y avoir plus de surprises narratives notamment.
Je vous conseille quand même de lire Craig Johnson car il reste un excellent auteur, pour les "amateurs" du genre.
Denis
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LITTERATURE
27 avril 2016
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Eté rouge de Daniel Quirós (L'aube - noire - novembre 2015 - 214 pages)
Traduit de l'espagnol (Costa Rica) par Roland Faye
(Première édition France L'aube 2014)
Titre original : Verano rojo (2010)
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Lire un polar du Costa Rica n'est pas fréquent. Et celui-ci est le premier roman de l'auteur, Daniel Quirós, né en 1979. Il vit à présent aux USA où il enseigne la littérature espagnole à l'université. Depuis, il a publié un deuxième roman également traduit et publié aux Editions de l'Aube "Pluie des ombres".
Le roman se passe entièrement au Costa-Rica à la fin des annéés 2000. L'éditeur nous rappelle que ce pays est considéré comme la "Suisse de l'Amérique Centrale" mais que ce roman montreles travers d'une société tournée vers le tourisme mais qui a connu les secousses des grandes révolutions dans les pays voisins, dont le Nicaragua.
Don Chepe a pris assez tôt sa retraite d'assureur et vit près de la mer. Il va souvent à Tamarindo, la grande ville la plus proche et il s'attarde au café tenu par une argentine un peu excentrique mais passionnée comme lui par les livres. Elle a monté une petite bibliothèque de prêt qu'il apprécie particulièrement. Mais ce matin il apprend son assassinat, va sur la scène de crime au bord de la plage où on peut voir des traces de pneus de gros 4x4. Ensuite il va veiller le corps et se rend à l'inhumation le lendemain. Il apprend alors qu'il a hérité des livres de l'argentine et d'une clé dont il ne sait pas quelle porte elle peut ouvrir.
L'employée du bar lui dit que l'argentine avait eu des soucis avec deux sales types qu'elle avait fait mettre en prison pour quelques jours.
Parmi les photos et papiers plutôt difficiles à démêler pour en saisir le sens il se pourrait qu'elle ait fait partie du groupe qui aurait essayé d'assassiner le dictateur argentin en 1977 et qu'elle soit allée se réfugier au Nicaragua sandiniste.
Et qui pourrait s'être vengé plus de 30 ans après?
Don Chepe et Gato, le flic du coin suivent deux suspects qui tournaient autour de l'argentine et sous la menace l'un avoue avoir été payé pour dire à un inconnu quand elle sortirait du bar. Et c'est cette nuit-là qu'elle a été assassinée.
L'assassin était allé à l'hôtel cette nuit-là et Don Chepe obtient juste de savoir que l'homme avait un accent ce qui fait de lui un étranger.
Don Chepe reparle à dona Rosa et lui montre une des photos léguées par l'argentine. On y voit une plage où elles sont allées. Et il apprend que lorsqu'elle est allée là-bas elle a laissé une mallette à la soeur de dona Rosa. Mais quand il retourne à sa voiture il voit un pneu crevé et peu après il est assommé et se retrouve à l'hôpital.
Il parvient tout de même à récupérer la mallette et y trouve un article récent sur un attentat perpétré il y a 25 ans contre Pastora un ancien sandiniste passé dans le camp adverse. Les auteurs de l'attentat n'ont pas été identifiés mais un journaliste suédois est revenu enquêter et témoigner devant un tribunal car il était présent lors de l'attentat qui avait fait quelques victimes, sans tuer Pastora.
Il finit par retrouver le journaliste suédois Olsson qui connait l'identité du terroriste, Gandini, qui se faisait passer pour photo-reporter.
Il voit ensuite une juge qu'il connaît depuis longtemps et qui lui dit que Gandini pourrait ne pas être mort et que l'attentat aurait pu être commandité par la CIA.
Imbrogrio politique à dénouer. L'auteur, dans une note en fin de volume nous dit que le fonds politique de son roman est inspiré de faits réels. L'attentat contre Eden Pastora, leader sandiniste connu sous son nom de guerre Commandant Zero, a bien eu lieu en 1984.
Un roman qui se lit avec plaisir, bien écrit et dont les aspects politiques ne sont pas rébarbatifs pour le lecteur. Je connaissais un peu l'histoire de la révolution sandiniste qui avait conduit à la destitution du dictateur Somoza. Ceci m'a quelque peu aidé à mieux cerner les enjeux géopolitiques de la région. Mais ce n'est pas une gêne de ne pas la connaitre, à mon avis.
Un livre à lire pour aller vers ces contrées bien peu connues et mises en scène en littérature.
Bonne lecture
Denis
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LITTERATURE
19 avril 2016
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Fais pas ta rosière ! de Raymond Chandler (Folio policier - 284 pages)
Traduit de l'anglais (USA) par Simone Jacquemont et J.G. Marquet en 1950
Titre original : The Little Sister (1949)
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Je viens de lire que le roman a été retraduit intégralement en 2013 pour le recueil "Les enquêtes de Philip Marlowe"chez Gallimard - collection Quarto et enfin sous le titre "La petite soeur". Honnêtement, si vous lisez ce livre privilégiez la nouvelle traduction par Cyril Laumonier. Il fallait dans ces années 50 publier ces romans policiers venus des USA dans la "configuration" série noire avec titre accrocheur et langage quelque peu "arrangé" pour coller aux standards de la collection de Gallimard. C'est démodé, sans intérêt et il aura fallu attendre plus de 60 ans pour se rendre compte que le titre et le texte n'étaient pas "conformes" aux intentions de l'auteur. Folio policier dans les années 2000 et peut être encore maintenant ose publier cette "Rosière !".
Cela a contribué à ce que ce roman ne réponde pas vraiment à mes attentes de lecteur. Je ne suis pas "snob" mais je ne me suis pas senti à l'aise dès lors où il y a trop de largesses avec la traduction. L'article ci-dessous confirme ce point :
http://bibliobs.nouvelobs.com/polar/20131224.OBS0640/on-a-enfin-retraduit-raymond-chandler.html
Passé ce handicap majeur, j'ai tout de même lu ce roman moins connu que "The Big Sleep" (Le Grand Sommeil) qui mettait pour la première fois en scène Philip Marlowe, le détective privé, en 1939. Il reviendra 7 autres fois dans des romans pendant 20 ans jusqu'en 1959.
Il a été immortalisé au cinéma par Humphrey Bogart.
Marlowe reçoit l'appel puis la visite d'une jeune femme, Orfanay Quest, qui dit n'avoir plus de nouvelles d'Orrin son frère depuis plusieurs mois et il a quitté son travail c'est tout ce qu'elle sait.
Elle n'a que 20 dollars ce qui est bien peu pour le détective mais il accepte la mission malgré tout.
Il se rend à la chambre où logeait Orrin et y trouve un patron saoul et Hicks un locataire qui a connu Orrin. Un monde étrange ici au point que Marlowe avant de partir retrouve le patron mort et Hicks évaporé.
Et quand il est appelé par un médecin à venir le voir dans sa chambre d'hôtel, il se rend compte que c'est Hicks mais il est mort à son tour et qui plus est, de la même manière que le patron.
Ceci le mène sur la trace d'une actrice Mavis Weld.
Cette étrange affaire se poursuit avec la visite de deux types bizarres qui veulent lui donner de l'argent pour qu'il arrête cette enquête. Et il revoit miss Quest qui lui dit qu'elle a eu son frère au téléphone ce que ne croit pas Marlowe.
En possession de photos montrant Mavis Weld avec un certain Steelgrave et que détenait Hicks, Marlowe a compris l'importance de ces photos au point de faire deux morts. Et la série risque de continuer...
Voici à grands traits l'intrigue du roman où une histoire de famille se trouve mêlée à la "mafia"...
Denis
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LITTERATURE
16 avril 2016
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Papillon de nuit de R.J. (Roger Jon) Ellory
(Sonatine - Juin 2015 - 517 pages - collection Sonatine +)
Traduit de l'anglais par Fabrice Pointeau
Titre original : Candlemoth (Londres - 2003)
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Sonatine a publié le premier roman de R.J. Ellory en juin 2015, après avoir publié d'autres oeuvres de l'auteur qui ont fait son succès telles "Seul le silence", "Vendetta".
Le narrateur Daniel Ford est condamné à mort pour avoir tué un noir en 1970, Nathan Verney. A présent, en 1982, il est dans le couloir de la mort. Deux gardiens s'occupent de lui. M. Timmons est très compréhensif avec les prisonniers tandis que M. West est violent, humiliant et sans concessions avec eux.
Daniel entreprend de raconter sa vie. Ainsi il a rencontré Nathan quand tous deux avaient six ans autour d'un sandwich que Nathan voulait à tout prix qu'ils le partagent. Leur amitié n'a cessé de croître. Ils ont été attentifs à la ségrégation et à la politique des années cinquante / soixante.
A 16 ans, il a offert un verre à Sheryl Rose venue le trouver. Il s'est senti amoureux tout de suite mais un gars l'a approchée. Daniel a voulu la défendre. Nathan a alors quasiment assommé le type. Mais un blanc ami d'un noir était mal vu et ils ont été poursuivis, bannis de leur bande d'amis.
Kennedy a été assassiné puis le père de Daniel est mort. Il a été amoureux de Caroline et n'a réussi à consommer son amour pour elle que la veille de son départ précipité à cause d'une faute commise par son père.
En 1965 la guerre du Vietnam commence à obliger l'armée à recruter. Daniel y échappe .
Le père Rousseau vient le confesser dans sa cellule et il lui raconte cette vie que l'on connait partiellement. Ce que veut connaitre le prêtre, ce sont les circonstances qui ont conduit au meurtre.
On a alors plus que jamais des aller-retours entre présent et passé.
Fin 1965 Daniel se retrouve bien seul. Nathan est à Chicago avec sa famille car la guerre du Vietnam a décimé des membres de sa famille. Alors il va discuter avec sa vieille voisine Mme Chantry qui lui raconte comment sa fille est morte à 12 ans en se noyant dans le lac près d'ici.
Et puis Mme Chantry meurt. Daniel retrouve son ami Nathan. 1968 voit l'assassinat de Martin Luther King. C'est alors qu'il retrouve Linny Goldbourne, jeune fille très moderne qui l'initie à la drogue et à l'alcool. Et ils se met à l'aimer passionnément oubliant Caroline qui était aussi amie de Linny au lycée. Quelques jours plus tard Bobby Kennedy est assassiné et Linny part. Nathan lui aussi part pour le Vietnam. Alors Daniel lui dit qu'il l'accompagne.
En fait de Vietnam, Nathan avait plutôt prévu de déserter et de partir vers le sud où il serait plus difficile de le retrouver que d'aller vers le nord. Daniel n'est pas très à l'aise mais décide de le suivre tout de même. Un soir ils se battent avec des loubards et sortent vainqueurs en ayant peut-être tué l'un d'eux. Ils quittent aussitôt le secteur où ils étaient venus travailler pour payer leur hôtel.
Ils vont continuer à sillonner le sud des USA, s'installer et travailler. 18 mois ainsi.
Le 17 décembre 1969, Daniel téléphone chez lui et apprend la mort de sa mère. Alors il doit rentrer et retrouver la maison dont il est à présent propriétaire. Nathan se cache chez lui. Quand Linny arrive au grand étonnement de Daniel. Nathan a décidé de ne plus se cacher.
Mais très vite Daniel comprend que Linny est amoureuse de Nathan. Il s'en accommode. Mais un jour deux hommes l'interpellent et lui disent que Nathan le nègre doit quitter Linny sur ordre du père très influant...
R.J. Ellory montre l'amitié compliquée entre un noir et un blanc dans les années 60 où le racisme ambiant est très prégnant, et sous l'éclairage des grands moments de l'histoire des USA.
De la littérature d'envergure et un premier roman qui montrait déjà les qualités narratives de l'auteur.
Bonne lecture,
Denis
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5 avril 2016
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Sale temps pour le pays de Michaël Mention
(Rivages/noir - inédit - août 2012 - 270 pages)
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Il ne faisait pas bon d'être jeune femme ou prostituée à Leeds, Manchester, Huddersfield, Sunderland ou Bradford entre janvier 1976 et janvier 1981, 5 ans pendant lequel a sévi un serial-killer. Il a tué ou blessé plus de 10 jeunes femmes.
Partant de ce "fait divers" réel, Michaël Mention précise qu'il a changé les noms des victimes et des enquêteurs, mais en gardant les circonstances des décès et le déroulement de l'enquête.
C'est clair que 5 ans pour arrêter le tueur et autant de meurtres ce n'est pas glorieux pour la police anglaise.
Disons d'entrée que Michaël Mention nous plonge dans le contexte historique de cette affaire avec beaucoup de pertinence. Un peu comme des flashs TV, il nous donne les quelques informations sur la vie politique de l'époque. N'oublions pas que c'est l'époque où Margaret Thatcher devient premier ministre alors que les travaillistes sont en pleine déconfiture.
Et l'auteur nous donne également une "bande son" de la musique de l'époque.
On est ainsi transporté dans cette Angleterre là avec "armes" et "bagages".
Le directeur du journal Mirror de Manchester, Dennis Vaughn reçoit une lettre signée Jack l'éventreur. On est en 1976 et c'est le retour de ce tueur ! Ainsi le 20 janvier 1976 avait été tuée une prostituée occasionnelle Emily Oldson.
C'est alors que le rapprochement est fait avec un précédent meurtre assez similaire d'une prostituée. Et c'est George un flic chevronné qui se doit d'aller enquêter à Leeds.
Un an plus tard une troisième jeune prostituée est assassinée. On commence à parler d'un tueur en série. Un journal parle alors de "l'éventreur du Yorkshire".
Quatrième meurtre et cette fois c'est le détective privé Mark Burstyn qui découvre le corps.
Une jeune fille de 16 ans a été tuée par le même meurtrier mais il a changé de cibles. La victime suivante a survécu. Un espoir ! Elle accepte de parler et de décrire ce qu'elle a vécu. Heureusement elle a pu lui arracher le marteau qui l'aidait à tuer ses victimes.
L'enquête ne mène une nouvelle fois à rien et une nouvelle victime est découverte en août 1977.
Après la huitième victime le tueur envoie une lettre à George lui disant qu'il veut écumer la région des "putes". Il s'excuse pour la jeune qui n'était pas de ce milieu et confirme qu'il va continuer à tuer avec quelques surprises et signe Jack l'éventreur.
Et l'on arrive au 22 mars 1979 avec reprise mot pour mot du premier chapitre du roman. C'est là une des originalités du roman.
Peu après George est introuvable alors que Jack lui a écrit une nouvelle lettre et qu'une neuvième victime la deuxième non prostituée vient d'être découverte. Seulement la femme de George est décédée de son cancer et il s'est éloigné de tous. Il accepte de reprendre l'affaire mais de chez lui en relisant tous les dossiers. Et il en conclut que le suspect principal est ...
Vous en saurez bien plus en lisant ce roman de belle facture, prenant et si bien écrit. Il n'y a pas un mot de trop.
Chaque début de chapitre nous indique la date, voire l'heure et le lieu de l'action ce qui permet de suivre sans faille l'enquête et le fil des événements.
Bonne lecture,
Denis
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LITTERATURE
28 mars 2016
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Le faucon maltais de Dashiell Hammett
(Gallimard - "Romans" - Collection Quarto)
Traduit de l'anglais (USA) par Pierre Bondil et Natalie Beunat (2009 pour la présente édition)
Titre original : The Maltese Falcon (New York, 1930)
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Ce roman a été également publié sous le titre francais : "Le faucon de Malte". Le héros principal du roman est le détective privé Samuel Spade.
The Maltese Falcon est paru en quatre épisodes dans la revue Black Mask de septembre 1929 à janvier 1930, puis édité en 1930.
Sam Spade revient dans The American Magazine en 1932, repris en 1944 dans Sam Spade et autres histoires de détectives (A Man Named Spade and Other Stories),
Sam Spade (A Man Called Spade)
Trop ont vécu (Too Many Have Lived)
On ne peut vous pendre qu'une fois (They Can Only Hang You Once) (source wikipedia)
Le roman débute par une description du détective :
"Samuel Spade avait la machoire longue et osseuse, le menton saillant en forme de V sous le V plus flexible de la bouche. Ses narines s'incurvaient vers l'arrière pour tracer un autre V, plus petit. Ses yeux gris jaune étaient horizontaux. Le motif du V revenait dans les sourcils broussailleux qui partaient de deux sillons jumeaux surmontant un nez busqué, et dans l'implantation de ses cheveux châtains qui, de ses tempes hautes et plates, descendaient en point sur son front. Il présentait l'image plaisante d'un satan aux cheveux clairs".
Ce n'est pas la description de la casquette de M. Bovary mais presque !! On comprend tout de suite que l'on va avoir là un roman original, non conventionnel. C'est en tout cas ce que j'ai ressenti. En 1930, on penserait tomber sur un roman policier, noir où chacun est dans son rôle. Or Sam Spade nous échappe complètement.
On le dit violent, il est plutôt très malin capable du pire et du meilleur. Sa secrétaire Effie Perine, fidèle entre les fidèles, a tout de même quelques réticences quand il franchit certaines limites ! Seulement, il est détective privé et qui plus est professionnel jusqu'au bout des doigts, ce qu'il dit sans détours à l'assassin de son associé :
"... Eh bien, quand un des membres de ton agence est tué, c'est mauvais pour les affaires de laisser l'assassin échapper à la justice. C'est mauvais à tout point de vue, mauvais pour l'agence, mauvais pour tous ceux qui font ce métier... Je suis détective et me demander de traquer des criminels pour les laisser filer après, c'est comme de demander à un chien de chasse d'attraper un lapin et de le relâcher".
Car oui, Dashiell Hammett fait tuer dès le début du roman son associé Miles Archer.
Samuel Spade et Miles Archer sont détectives associés. Une belle jeune femme miss Wonderly vient leur dire que sa jeune soeur âgée de 19 ans a fui New York pour venir ici à san Francisco avec un homme marié peu fréquentable, Thursby. Elle l'a vu mais il refuse que sa soeur la voit et surtout reparte avec elle.
Archer devait suivre l'homme quand il aurait quitté le soir miss Wonderly à son hôtel. Mais dans la nuit Archer est assassiné et peu après c'est au tour de Thursby. Seulement les policiers pensent que Spade après être venu sur le lieu du crime d'Archer serait allé se venger en tuant Thursby, ce que le détective nie absolument.
Sam est l'amant d'Iva la veuve de Archer et elle lui dit qu'elle pense que c'est lui qui l'a tué. Quant à miss Wonderly elle a quitté l'hôtel et a appelé le bureau du détective en donnant une adresse où elle l'attend. Elle explique alors qu'elle n'est pas celle qu'il croit car elle a inventé l'histoire avec sa soeur.
Dans la soirée un levantin du nom de Cairo est venu le voir et lui a parlé d'une statuette représentent un oiseau qu'il recherche et qui pourrait être chez Spade.
Spade s'aperçoit que Miss Wonderly, en fait Brigid O'Shaughnessy, est au courant de l'affaire de ce faucon que détenait Thursby, ce qui vaut quelques échauffourées avec Cairo chez le détective et bientôt en présence des deux flics qui continuent de poursuivre Spade. Dans la nuit tout se dénoue avec Brigid qui passe dans le lit de Spade.
Brigid disparaît et pendant ce temps Spade entre en contact avec Gutman dit "le gros" qui veut à tout prix le faucon. C'est alors qu'il explique que ce faucon est en or et devait servir de présent à Charles Quint pour avoir donné Malte à l'ordre des chevaliers de Rhodes. Il n'a cessé de circuler depuis le XVIe siècle et Brigid serait en sa possession...
Ainsi, Hammett, qui aurait pu faire de la mort des deux hommes, le sujet de son roman préfère d'attacher à cette histoire de "faucon maltais", sorte de quête du graal pour Cairo, Gutman et Brigid.
Ce roman est extrêmement bien construit et bien écrit. On se laisse porter par son personnage Sam Spade avec tous les rebondissements "rocambolesques" qui forment la trame.
Un classique étonnant à lire absolument et qui ravira autant les amateurs de littérature "blanche" que de littérature "noire".
Bonne lecture,
Denis
Dashiell Hammett (1894-1961)
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LITTERATURE
23 mars 2016
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20:44
Travailler fatigue de Cesare Pavese (Gallimard - Oeuvre - Quarto)
Traduit de l'italien par Gilles de Van, révisée par Martin Rueff
Titre original : Lavatore stanca (1936)
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Le recueil de poèmes "Travailler fatigue"est la première oeuvre publiée de Cesare Pavese (1908-1950) en 1936. 4 poèmes ont été interdits pour "raison morale". N'oublions pas le contexte du fascisme mussolinien. Pavese était d'ailleurs en résidence surveillée à Brancaleone. Et pourtantil n'était pas franchement préoccupé par la "politique", sa passion, son "métier de vivre" étant d'écrire une oeuvre littéraire.
On connait peu Pavese poète et pourtant c'est par cette voie (voix aussi) qu'il se fait connaitre. Il veut écrire des poèmes réalistes, bien ancrés dans son temps, en réaction notamment aux poèmes hermétiques, allégoriques et métaphysiques de ses contemporains (Ungaretti, Quasimodo...).
Et de fait, chaque poème est à lui seul une petite nouvelle où l'on retrouve le pays des collines, près de Turin, les "gens simples" qui vivent là, y travaillent ou non, aiment les filles souvent frivoles. C'est en quelque sorte un hymne à la vie, à la jeunesse.
Comme le dit le poète "... Un paysage et des êtres humains dessinés avec simplicité et avec force, et, si possible, avec astuce en vue d'indiquer leur vertu propre de solide optimisme, d'attachement juvénile à la vie et aux choses, et de prompt sourire. A ce but, je faisais concourir le style, exempt d'ornements et franc, rapide et mâle, et le vers que je cherchais à dépouiller de toute fioriture et à couler substantiel et soutenu".
Voici le début du poème "Oisiveté" (page 144) :
Toutes les grandes affiches collées sur les murs
où l'on voit un ouvrier robuste se dressant dans le ciel
et au fond, des usines, s'en vont en lambeaux
dans le soleil et l'eau. Masino jure quand il voit son visage plus fier
sur les murs de ces rues et qu'il doit y errer
en cherchant du travail.
Le matin on se lève, on s'arrête pour voir les journaux
dans les kiosques animés de visages de femmes en couleurs,
on compare avec celles qui passent et c'est peine perdue
car chacune a des yeux plus cernés. Tout d'un coup apparaissent,
leurs placards pour les films appuyés sur la tête,
s'arrêtant à chaque pas, les petits vieux en rouge,
et Masino fixant ces visages difformes et toutes ces couleurs,
se tâte les joues et sent qu'elles sont plus creuses.
Chaque fois qu'il mange, Masino recommence à errer,
car c'est signe qu'il vient de travailler. Il traverse les rues
et ne regarde plus personne. Puis le soir, il revient
et s'étend un moment dans les prés avec cette fille..."
Une "poétique" de la vie et des textes souvent très forts, qui sont des tranches de vie au début des années 30 dans le Piémont italien, alors que tout est en train de basculer.
Bonne lecture,
Denis
Livre lu dans le cadre du challenge italien animé par Eimelle et dont le thème du mois est l'Italie du Nord.
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LITTERATURE
17 mars 2016
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18:25
J'avais découvert Stanilas Petrosky avec son roman noir :
" Ravensbrück mon amour "
un livre pour lequel j'avais eu un véritable coup de cœur bien que très émouvant.
" L'Amante d'Etretat " , une belle découverte et un plaisir de lecture car j'aime beaucoup l'écriture de cet auteur.
On fait la connaissance d'Isabelle , qui n'a pas eu une vie facile mais qui par la suite rencontre Frédéric avec qui elle connaît un grand bonheur tant dans la vie professionnelle , thanatopracteurs tous les deux, que personnelle vu qu'ils se marient.
Malheureusement la perte de cet être cher à sa vie , à son cœur , va l'entraîner dans une dépression proche de la folie et elle va devoir se faire aider par une psychiatre.
Elle s'en sort et reprend ce métier qui lui tient tant à cœur.
Avec un rebondissement auquel on ne s'attend pas dans les dernières pages et qui m'a carrément bluffée.
Un roman court mais bien ficelé qui vous emportera dans la noirceur que suscite parfois une histoire d'amour.
Présentation de l'éditeur :
Isabelle et Frédéric vivent une des plus belles histoires d'amour qui soit, passionnée et fusionnelle. Mais un jour où Frédéric part s'adonner à sa passion, la planche à voile, il disparaît corps et bien en mer. Isabelle va doucement mais sûrement sombrer dans la folie sans l'homme qu'elle aime. Stanislas Petrosky nous entraîne dans les méandres de la dépression. Jusqu'où le manque de l'être aimé peut-il mener ? Mais l'auteur venant du monde du polar, il se pourrait que L'Amante d Étretat ne soit pas qu'une simple histoire d'amour tragique.
Auteur : Stanislas Petrosky
Editions : L'Atelier Mosesu
Collection : Parabellum Nbre de pages : 120
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LITTERATURE
15 mars 2016
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21:12
Les roses d'Atacama de Luis Sepúlveda
(Métailié - collection Suites Hispano-américaines - 164 pages)
Traduit de l'espagnol (Chili) par François Gaudry
Titre original : Historias marginales (2000)
Première édition française : 2001 (2012 pour la présente édition) -------------------------------
Lire Luis Sepúlveda est toujours un bonheur pour moi. Et ce livre ne fait que confirmer que quelque soit la forme et le contenu des livres de l'auteur chilien, c'est un "ravissement" littéraire.
Que ce soit "Journal d'un tueur sentimental" (1998), "Une sale histoire" (2005) que j'ai présenté sur ce blog, ou "Les roses d'Atacama", je retrouve le ton jubilatoire de Luis Sepúlveda. Il sait nous envoûter et nous emporter dans son univers littéraire avec vigueur, intelligence et empathie.
Ce livre, de mémoire, a eu un certain succès lors de sa parution en France. Son titre espagnol reflète parfaitement le propos : "Historias MARGINALES". L'auteur, au fil des années et des lieux, a rencontré des "marginaux", des êtres courageux, formidables mais qui n'ont jamais cherché la notoriété. La "morale" de ce recueil nous conduit inéluctablement à l'humilité.
34 courts textes (de 4 à 6 pages pour la majorité d'entre eux) pour des hommes, des femmes rencontrés entre les années 70 et 90, en Amérique Latine ou en Europe, au fil des voyages de l'auteur. Exil, combat contre les dictatures (Argentine, Chili, Salvador ...). Des écrivains, des militants... 34 balises pour marquer les temps forts de la propre vie de Luis Sepúlveda. C'est lors d'une visite du camp de concentration de Bergen Belsen, en Allemagne, que l'auteur a eu envie de raconter l'histoire de ces personnes qui ont su avoir du courage, comme ceux qui sont tombés ou ont survécu aux camps nazis. Sepúlveda lit alors sur une pierre de Bergen Belsen : "J'étais ici et personne ne racontera mon histoire".
Il s'attache ainsi à raconter la vie de ceux qu'il a cotoyé et qui resteront des "anonymes" : la russe Vlaska, l'allemand Friedrich Niemand, Lucas l'argentin ou le professeur Galvez... Ces "anonymes" se sont battus pour leurs idées sans jamais baissé les bras.
Deux écrivains sont présentés dans ces pages : le poète juif Avrom Sützeker et Francisco Coloane. Je ne connais pas le premier, mais j'aime beaucoup les récits du chilien Coloane. Papa Hemingway fait un cours passage dans le livre.
Et bien sûr, il y a "Les roses d'Atacama" qui donnent leur nom au titre français du recueil. L'auteur, en compagnie de Fredy, va voir ces roses :
Page 89 : "- Les voilà. Les roses du déser, les roses d'Atacama. Les plants sont toujours là, sous la terre salée. Les gens d'Atacama les ont vues, et les Incas, les conquistadors espagnols, les soldats de la guerre du Pacifique, les ouvriers du nitrate. Elles sont toujours là et fleurissent une fois par an. A midi, le soleil les aura calcinés, dit Fredy en prenant des notes dans son carnet".
Tout Sepúlveda est là. Grand observateur, toujours avec un oeil neuf, attentif aux autres, capable d'émerveillement comme ses "héros" qui trouvent constamment des ressources intérieures pour continuer le "combat".
Un coup de coeur inévitablement.
Bonne lecture,
Denis
Livre lu dans le cadre du challenge animé par Eimelle Laure
et qui a mis à l'honneur le Chili ce trimestre.
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