Un visage d'ange de Lisa Ballantyne (Belfond - 394 pages - juin 2013)
Traduit de l'anglais par Anne-Sylvie Homassel
Titre original : The Guilty One (2012)
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Ce livre m'a été envoyé la semaine dernière par Laura d'Artmedia pour le compte des éditions Belfond, me demandant de le lire assez vite car ce livre fait l'objet d'un concours jusqu'à la fin du mois de juin 2013.
Il reste donc quelques jours pour gagner ce livre en allant sur le lien suivant :
https://www.facebook.com/belfond/app_348933715236035?ref=ts
Un livre d'une jeune romancière écossaise dont "un visage d'ange" est son premier roman, annoncé par l'éditeur français comme un "livre-phénomène traduit dans plus de 20 pays".
Le livre est divisé en trois "étapes" : Crimes - Culpabilité - Le jugement
Avec alternance systématique entre passé et présent de chapitre en chapitre.
Et un homme : Daniel avant et maintenant.
Avant, c'est l'époque où Daniel a été enfant puis jeune adulte. Maintenant, c'est quand avocat, il doit défendre un jeune enfant de 11 ans.
En effet, Sebastian (Seb) vit un vrai cauchemar. Alors qu'il jouait avec Benjamin (Ben) un jeune voisin, sur une aire de jeu, les deux enfants se sont battus. Quelque temps après, un homme les a vus à nouveau sur la même aire... et le lendemain matin, le gardien de l'aire de jeu découvre le cadavre de Benjamin.
Sebastian est arrêté, mis en garde à vue, et Daniel est chargé de sa défense. Le sergent Hunter conclut très vite à la culpabilité de l'enfant, puisque l'on a retrouvé du sang de Benjamin sur les vêtements et les baskets de Sebastian.
La conclusion est immédiate : le coupable est trouvé, il n'y a plus qu'à le passer en jugement et le condamner pour crime.
Seulement, Sebastian ne cesse de dire qu'il est innocent. Et il ne veut que Daniel comme avocat.
Alors, Daniel le défend en effet avec conviction le pensant innocent. Pour la plaidoirie devant le tribunal, il prend une consoeur habilitée à plaider, qu'il connait bien pour avoir déjà travaillé ensemble sur une inculpation d'un mineur. C'est toutefois la première fois que lui et Irene sont confrontés à un enfant de 11 ans. On verra la pertinence des remarques d'Irene lors du procès devant le tribunal... Mais quant à l'issue, chut, il faut lire le livre pour les savoir.
Et Daniel, dans tout cela, a eu un parcours différent de cet enfant que l'on dit violent, sans doute parce que ses parents ont des excès de violence également. Mais lui aussi a connu la violence dans son enfance.
Et donc, un chapître sur deux on refait le parcours complet de l'enfance de Daniel difificile et violente aussi.
Sa mère n'a pas pu l'élever à cause de la toxicomanie dont elle a été victime, ce qui fait qu'il a été placé à titre temporaire chez Minnie, une fermière des environs de Newcastle. Elle s'est tout de suite prise d'affection pour l'enfant tandis que Daniel lui se montrait rebelle, la menaçant avec son couteau dès le premier jour, et petit à petit la confiance est venue. Et quand il a fallu parler d'une famille d'accueil, Daniel a refusé et a demandé à Minnie de faire les papiers d'adoption.
Mais sa mère est tout de même restée entre eux, car il a été séparé d'elle brutalement avec interdiction de la voir jusqu'à sa majorité... Il a fugué pour la voir mais Minnie s'est substituée à elle tant bien que mal.
Dès le début du roman, on a compris qu'il y a eu une cassure brutale avec Minnie, car il a refusé de la voir pendant de longues années, ne répondant pas à ses voeux, ne voulant pas lui parler au téléphone... Et il est profondément touché par sa mort. Il va essayer d'avoir des informations sur elle auprès de Harriet, sa soeur...
N'en disons pas plus, il faut attendre les derniers chapitres pour découvrir ce qui a conduit Daniel à s'éloigner à jamais de Minnie...
Ces "histoires parallèles" ne sombrent jamais dans le pathos, c'est la force de la romancière. Le ton est grave, mais la narration est fluide, très bien menée, sachant ménager le suspens.
Un excellent roman à lire et à gagner si possible et que je recommande car fait avec une grande pudeur sur un sujet "horrible", vous imaginez : l'inculpation d'un enfant de 11 ans pour un crime qu'il n'a peut-être pas commis et pour lequel il risque d'être condammé...
Voici le début du roman :
1 - "Le corps sans vie d'un enfant avait été retrouvé dans Barnard Park"
"Lorsque Daniel sortit de la station Angel pour se diriger vers le commissariat d'Islington, l'air sentait la poudre. On était en plein été, il n'y avait pas un souffle de vent. La lune, invisible, sombrait dans un ciel aveuglant et trouble. L'atmosphère lourde annonçait un orage imminent".
Page 29 : "L'idée trottait dans la tête du garçon depuis qu'elle lui avait donné le couteau. Il n'avait pas l'intention de la blesser, non, il voulait lui faire peur. Il voulait qu'elle sache tout de suite à quoi s'en tenir".
Page 71 : "Le lendemain matin, Daniel se présenta au commissariat à huit heures cinquante-cinq pour assister à l'arrivée du fourgon de police qui devait emmener son jeune client. Les bras croisés, l'avocat assista au transfert de l'enfant, dont les frêles poignets étaient menottés, de la cellule à l'habitacle grillagé du véhicule".
Vous voyez un livre prenant qui fera sans doute couler des larmes, ce que je n'ai pas fait. Le livre est maîtrisé de main de maître. Bravo à l'auteur avec ce premier roamn très prometteur.
J'inscris ce livre dans le mois anglais, car si l'auteure est écossaise, le livre se passe essentiellement à Londres et dans la région de Newcastle
Bonne lecture (et encore merci à Laura pour cette lecture passionnante)