Le socle des vertiges de Dieudonné Niangouna
(Les solitaires intempestifs - septembre 2011 - 79 pages)
Avant d'être un livre, "Le socle des vertiges" est un pièce de théâtre créée en même temps que sortait le livre : septembre 2011.
La première a eu lieu au "festival Francophonies en Limousin" à Limoges, mis en scène par l'auteur lui-même.
Deux frères sont les principaux protagonistes de cette pièce : Roger dit "la rue" car c'est là qu'il a grandi et Fido, le frère "bien né".
Ils ont partagé une femme, Diane. Elle a eu un enfant qu'elle a tué.
Le tout se passe au Congo, celui de l'après colonisation où rien n'est résolu, car les dégâts sont innombrables.
Le texte est constitué de longs monologues souvent "violents" et surtout "révoltés". Beaucoup de mots répétitifs pour accentuer les moments de tension. Un texte qui sait aussi se montrer "poétique" car il est très bien écrit, très "vériste". Très efficace pour heurter le spectateur et le faire réagir. Il n'y a pas de concessions dans ce texte. L'auteur va directement au but et c'est un réquisitoire contre le naufrage d'un pays, le Congo, qui n'a jamais pu s'émanciper.
Début du prologue : "Une réserve à protéger, glauque à la lumière, espèce à part, arrivent les années 90. Nous Menkélé, petite bourgade derrière la chaumière de la boulangerie Bouétambongo où s'arrête l'arrondissement quatre de Brazza la verte. Les loubards qui y tiennent viennent jouer les petites frappes dans le dernier chaudron de la ville nord appelé le quartier des Crâneurs".
C'est justement chez les Crâneurs que Roger a vécu.
Un livre âpre mais à lire pour découvrir la francophonie africaine dans toute sa vérité et sa réalité.
L'auteur, Dieudonné Niangouna, congolais est auteur, metteur en scène et acteur.
Bonne lecture francophone,
Denis