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Par FABIENNE
Tapie dans les sous-bois, elle se fait discrète , n'était cette odeur entêtante , et fugace pourtant , car elle endort les nerfs olfactifs.
Un peu désuète aujourd'hui , saveur des bonbons et des parfums d'autrefois , la violette , venue de Perse en passant par Constantinople , Athènes et Parme , a pourtant connu ses heures de
gloire.
Les Grecs la vénèrent , en font le symbole d'Athènes.
Lors des orgies dédiées à Dionysos , on porte des couronnes de violettes , censées apaiser les migraines de l'ivresse.
A cause de son nom grec, iona , la violette est considérée comme la noble pâture de la nymphe lo , transformée en vache par Zeus.
A l'époque romaine , la violette fleurit les tombes : le jour des morts est appelé " jour des violettes "( violaris dies ).
Elle subsiste aujourd'hui dans les couronnes mortuaires , et la couleur reste associée au deuil.
Au Moyen-Âge , elle entre dans la composition des couronnes remises aux trouvères vainqueurs des concours poétiques.
 partir de 1323 , l'Académie des jeux floraux de Toulouse la promeut au rang de suprême récompense : la violette de Toulouse devient très réputée et la production locale se développe.
Elle atteindra son apogée en 1907 , avec plus de six cent mille bouquets vendus par an.
 Paris , les violettes que l'on vend dans les rues sont ceuillies dans les sous-bois. Les horticulteurs proches de la capitale ne songent à la cultiver qu'à partir de 1750.
Mais la grande mode de la violette est lancée sous le premier Empire : Joséphine de Beauharnais ayant porté un bouquet de violettes à la ceinture le jour où Bonaparte la vit pour la première fois
, celui-ci décide d'en faire l'un des emblèmes du régime impérial , d'une modestie aux antipodes du pompeux lis royal.
Louis XVIII s'empresse de revenir à des fleurs plus luxueuses , puis la violette revient à la mode sous le second Empire.
Beau tableau Bouquet de violettes - 1872 - Manet
Elle connaîtra pendant la Belle Epoque un nouveau et très vif succès , qui ne déclinera que dans les années 1950 , après un siècle de triomphe.
Reste désormais celle que l'on croque ... friandise toulousaine , évidemment.
Les violettes de Toulouse
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