Fin du XIXe siècle. Un massacre à l'arme blanche, en pleine
nuit, cinq victimes égorgées. Un survivant, âgé de trois semaines, épargné pour on ne sait quelle obscure raison. Un village de montagne isolé, un homme étrange qu'il ne fait pas bon
fréquenter, une opinion publique terrorisée, trois étrangers innocents jugés coupables et guillotinés.
Vingt-cinq ans plus tard, le calme s'étend à nouveau sur le village de Lurs.
Du moins, jusqu'au retour de Séraphin Monge, le survivant du massacre, et rescapé de la première guerre mondiale.
Dont il s'est tiré sans une égratignure. Séraphin, force de la nature, placide et puissant, à qui rien ni personne ne semble résister, Séraphin a un point faible : il n'a pas de mère.
C'est lorsqu'il apprend d'un vieil habitant du village la fin horrible que celle-ci a connu que tout bascule pour le paisible Séraphin.
Hanté par le fantôme de cette femme égorgée, il entreprend de détruire la maison dans laquelle il est né.
Va de découverte en découverte, de rencontre en rencontre, de révélation en révélation.
Croit découvrir les véritables meurtriers de sa famille, se fourvoie, ne renonce pas, reprend ses recherches sous les injonctions des rêves que lui procure la mort de sa mère.
Séraphin se révèle insensible à tout ce qui est étranger à son but, à savoir venger le (ou les) meurtrier(s) de sa mère : l'amour des femmes, l'opinion de la population, l'amitié que lui témoigne une « gueule cassée » réchappée comme lui de l'enfer des tranchées...
Rien ne semble l'atteindre.
Sa poignée de main molle et sans vie se fait le signe le plus évident de l'indifférence qu'il éprouve envers ses semblables.
Séraphin n'aspire qu'à découvrir la vérité, se venger et
trouver enfin la paix, pour pouvoir enfin « être comme tout le monde ».
La maison assassinée est un roman noir, parfois dérangeant et cruel, qui tire toute sa puissance d'un scénario habile et de personnages plus vrais
que nature.
Pierre Magnan manie à la perfection toutes les ficelles qui lui permettent
de tenir le lecteur en haleine jusqu'à la toute dernière ligne,
et c'est sans surprise que La maison assassinée s'est vu attribuer
à sa sortie le Prix RTL Grand Public.
Une récompense méritée pour un écrivain hors pair.
Ce roman a été adapté au cinéma en 1988 par Georges Lautner
Avec Patrick Bruel dans le rôle de Séraphin , Anne Brochet, Agnès Blanchot, Ingrid Held, ...
( Source photos internet )