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La femme de Villon de DAZAI Osamu
(Editions du Rocher - collection "Nouvelle" - 66 pages - janvier 2005)
Traduit du japonais par Sylvain Chupin
Titre original : Viyon no tsuma (1947)
Livre lu dans le cadre du challenge Ecrivains japonais 2013 proposé par Adalana sur son blog :
Pour le mois d'avril, l'auteur "invité" est DAZAI Osamu (1909-1948), considéré comme l'auteur de la négation au Japon.
Il a eu une vie difficile, multipliant les tentatives de suicide jusqu'au suicide réussi en 1948, à l'âge de 39 ans. Il s'est noyé avec son épouse qui aurait pu le tuer (thèse non vérifiée) !!! plutôt que suicide !!!
Cette nouvelle "la femme de Villon" a été écrite en 1947, peu avant la mort de l'écrivain.
L'on sent à la fin du texte ce pessimisme de DAZAI :
Page 57 : "... Tu sais, j'ai tout l'air d'un poseur, mais la vérité c'est que j'ai envie de mourir à un point que tu n'imagines pas. Depuis que je suis né, je ne pense qu'à la mort. Et pour tout le monde, ce serait bien que je le sois. Ca ne fait aucun doute. Mais malgré tout, je n'arrive pas à mourir..."
M. Otani s'adresse ici à sa femme. C'est un peu le testament de l'auteur dans cette phrase.
M. Otani est un imposteur, un voleur. Il a une maîtresse et est allé consommer sans compter dans un bar, laissant une "ardoise" importante. Alors, un jour, les propriétaires arrivent chez la femme d'Otani et lui demandent de trouver le moyen de les indemniser. Elle dit qu'elle va réfléchir.
Entretemps, elle a vu que son poète de mari a écrit un texte sur Villon. Alors, elle devienr la "femme de Villon".
Et elle va trouver un moyen pour honorer les dettes de son mari...
Ce texte est très court, divisé en deux chapitres, très clair, sans fioritures.
On ne s'ennuie pas en lisant cette nouvelle très simple avec ce poète très autonome, heureux dans ses délires alcooliques et ses amours clandestins.
Mme Otani est une jeune mère et elle doit organiser sa vie "bien seule" avec son bébé.
Incipit de la nouvelle : "La porte d'entrée s'est ouverte brutalement, et ce bruit m'a réveillée, mais comme ce ne pouvait être que mon mari qui rentrait ivre mort à la maison, je n'ai rien dit et suis restée couchée".
Ce début du texte résume bien l'état de la relation entre les époux Otani.
J'ai lu d'autres billets ce mois-ci sur les livres de cet auteur plutôt critiques. Là, par contre, en 60 pages, je n'ai pas été déçu.
Bonne lecture et au mois prochain avec Murakami Ryu.
Denis