( Mercure De France - Bibliothèque étrangère )
120 pages - 2002 pour la traduction française
Traduit du russe par Anne Coldefy - Faucard
La première phrase du roman résume très bien ce court roman :
" Le 9 mars fut le dernier jour heureux de Mitia à Moscou. C'est du moins ce qu'il lui sembla. "
Et en effet , Mitia aime Katia , une comédienne qu'il accompagne un peu partout à Moscou : théâtre , concerts ...
Ils se voient aussi en privé et se font de longs baisers qui font croire à Mitia que Katia l'aimera toute sa vie.
Mais très vite , il se montre jaloux , car d'autres hommes vivent autour de Katia , et ses baisers deviennent plus " experts "...
Qui lui apprend l'amour ??
Mitia, étudiant à l'université à Moscou , part alors se reposer quelques semaines dans la propriété familiale loin du bruit et du monde.
Il retrouve là , la nature , la rudesse de la vie paysanne , où lui est un petit maître.
Les jeunes filles le regardent , l'enhardissent à lui faire des avances ...
Mais Katia reste la femme qu'il aime et il attend désespérément une lettre d'elle lui disant et lui rappelant son amour ...
La lettre qui finira par arriver ne sera pas celle attendue ...
Voilà un court roman dans la lignée " romantique " de la littérature du
" roman d'apprentissage " de l'écrivain russe Ivan BOUNINE.
Né à Voronej en 1870 et mort à Paris en 1953 , l'écrivain est issu d'une famille de hobereaux désargentés qui subit , bien avant la Révolution , le lent déclin de la noblesse rurale.
Bounine , bien que pauvre , garda un souvenir ébloui de ses années de jeunesse , que l'on retrouvera tout au long de son oeuvre.
Il fréquente les cercles de l'intelligentsia révolutionnaire russe. Mais , écoeuré par l'attitude de celle-ci , il prend ses distances et refuse de se conformer au modèle social proposé par les
révolutionnaires.
Il est célèbre dans son pays pour ses poèmes et ses romans et est élu à l'Académie russe en 1909. Mais la révolution a opéré dans sa vie une fracture irrémédiable.
En 1920 , il émigre en France où il vivra désormais.
Il débarque en France , solitaire , inconnu. A 50 ans , il doit tout
recommencer : sa vie , ses écrits.
L'écriture est plus que jamais son refuge , son identité et sa mémoire.
En 1933 , son oeuvre est reconnue par l'attribution du prix Nobel de littérature.
Il est alors le premier russe à l'obtenir.
Ce roman est un petit chef d'oeuvre à déguster sans modération malgré la tragédie qui se tisse de page en page ...
2ème livre lu pour le challenge
" Littérature russe " proposé par Pimpi