Editions Métailé - 2009
Je suis en arrêt de jeu, sur le dos, paupières closes.
Je sais que vos mains, fines, élégantes, déliées, sont une harmonie, une musique pour saisir mes lettres, les déplier et les tenir comme la plus précieuse découverte de notre vie.
Cette main qui repousse une mèche de cheveux reste suspendue pendant que vous lisez, attentive, les mots sacrés de ce voyageur infatigable qui a fini par s'arrêter dans votre jardin.
Je vous aime depuis si longtemps, depuis avant le début.
Ces lettres qui ne pourraient jamais finir sont celles de mes mouvements géographiques et de mes voyages immobiles sur la scène.
Mais probablement y verrez-vous un autre voyage plus
complexe, plus hardi, plus désespéré. Voyager, dit-on, on n'en revient jamais.
Le prendrez-vous ce temps de me lire pour me prolonger un peu en
vous ?
Avec un don irrésistible pour dire le clair-obscur des sentiments, Bernard Giraudeau embarque ses lecteurs, en compagnie de l'inconnue qu'il veut séduire, vers des ailleurs nés d'un imaginaire
construit sur l'aventure, le désir de vivre et d'aimer.
C'est une lettre ouverte à celle qu'il n'a pas encore trouvée ,
mais qu'il voudrait pourtant aimer.
Ses voyages , de l'Amazonie au Cambodge en passant par le Chili ,
servent de décor pour dire l'indicible.
Puis, c'est le retour à Paris.
La quête de l'inconnue subsiste.
Giraudeau lui décrit ses expériences au théâtre , au cinéma.
Si le décor a changé , la recherche perdure.
Réalité , fantasmes , tout se mêle dans ce récit qui fait indéniablement
penser aux London , Rimbaud et autres voyageurs mythiques.
Un texte tout en beauté !