Après avoir présenté un livre des éditions Métailié : Venezuela de Jochum Jung
et un livre des Editions Sabine Wespieser :
L'invention de la Venus
de Milo de Takis Theodoropoulos
je poursuis la lecture de livres publiés chez des éditeurs que l'on dit "petits" mais qui sont grands par ce qu'ils publient
bien souvent loin des médias :
ROUGE MAJEUR de Denis LABAYLE
Editions PANAMA - octobre 2008 - 185 pages
Pourquoi une couverture rouge? Bien sûr par rapport au titre.
Mais encore faut-il savoir pourquoi avoir choisi ce titre?
et la réponse apparait ci-dessous :
Les amateurs de peinture contemporaine auront tout de suite reconnu l'oeuvre : Le Concert
et l'auteur de cet ultime chef d'oeuvre :
:
NICOLAS DE STAEL (1914 St Petersbourg - 16 mars 1955 Antibes)
Denis LABAYLE a eu l'excellente idée de mettre en
scène dans son roman les derniers jours de la vie de Nicolas de Staël, à travers le regard d'un personnage imaginaire qu'est Jack Tiberton, journaliste au Washington Tribune et envoyé en
reportage en France pour rencontrer le peintre devenu illustre aux USA :
Nicolas de Staël, alors, dans toute sa gloire.
L'histoire commence à Paris le 5 mars 1955 quand Jack arrive à son hôtel et est convié à assister à un concert au théâtre Marigny. Le jeune chef d'orchestre Pierre Boulez (devenu bien célèbre
depuis) y dirige des oeuvres d'Anton Webern.
Pour la vérité historique, ce soir-là, le chef d'orchestre était Hermann Scherchen et le concert avait lieu au Domaine Musical à Paris.
Nicolas est toujours subjugé par cette musique et il se voit en faire un tableau qui donnerait à entendre la musique de Webern.
Il annonce alors au journaliste qu'il pourra l'interviewer et encore mieux le voir peintre à Antibes où il entend partir immédiatement pour
peindre "le concert", une oeuvre qu'il voit être dominée par la couleur rouge.
Jack rencontre René Char, un ami de Nicolas, à Paris avant de partir et il a su que son amie d'autrefois (car il a participé au débarquement en Normandie en juin 44, a été blessé à la jambe
et soigné par Madeleine, le grand amour de sa vie) habite non loin d'Antibes. Deux bonnes raisons de se rendre au plus vite auprès de
Nicolas de Staël.
NIcolas, lui, n'arrive pas à peindre. Jeanne qu'il a tant aimé est sur le point de le quitter. Son vague à l'âme va être partiellement guéri par la présence de Jack qui le stimule dans son
oeuvre. Mais il ne pourra rien contre l'irréparable. Car, pour une fois, quand on lit ce roman, on en connait la fin dès le début puisque l'on sait que le peintre s'est suicidé
à Antibes le 16 mars 1955 et que l'auteur va raconter ces derniers jours presque heure par heure.
Le roman est à la très grande hauteur de l'oeuvre "Le concert" que Nicolas a eu juste le temps d'achever avant son suicide.
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Denis Labayle a crée un site que j'ai mis en lien sous son nom au début de l'article.
Alors, plutôt que de faire de grands discours, je vous convie à aller à sa rencontre sur son site.
Juste dire qu'il est essayiste, romancier et médecin, ce qui lui a fait écrire plusieurs livres sur la médecine et son monde.
Il vient de faire paraitre aux éditions Stock un essai sur l'euthanasie :
"Pitié pour les hommes"
J'ai contacté l'auteur qui a bien voulu que je fasse référence à son site.
Alors, n'hésitez surtout pas à aller à sa rencontre.
Et pour conclure cet article, je voudrais, juste pour le plaisir des yeux, vous proposez deux autres oeuvres de Nicolas de Staël :
Les Mouettes
L'étagère
BONNE LECTURE !
DENIS