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BLOC D'UN COUPLE PASSIONNE DE LIVRES, ART , HISTOIRE, LITTERATURE ET COLLECTIONNEURS DE MARQUE-PAGES.

La bûche de Noël en Normandie



La bûche de Noël
en Normandie



Voici en quels termes , Marchangy (1782-1826) parle de cet usage en Normandie : Le père de famille, accompagné de ses fils et de ses serviteurs, va à l'endroit du logis où, l'année précédente, à la même époque, ils avaient mis en réserve les restes de la bûche de Noël. Ils rapportent solennellement ces tisons qui, dans leur temps, avaient jeté de si belles flammes à rencontre des faces réjouies des convives. L'aïeul les pose dans ce foyer qu'ils ont connu et tout le monde se met à genou en récitant le Pater. Deux forts valets de ferme apportent lentement la bûche nouvelle, qui prend date, comme dans une dynastie. On dit la bûche 1ere, la bûche 2e, la 20e, la 30e, ce qui signifie que le père de famille a déjà présidé une fois, deux fois, vingt fois, trente fois semblable cérémonie.

La bûche nouvelle est toujours la plus grosse que le bûcheron puisse trouver dans la forêt, c'est la plus forte partie du tronc de l'arbre ou, le plus souvent, c'est la masse de ses énormes racines, qu'on appelle la souche ou la coque de Noël.
A l'instant où l'on y met le feu, les petits enfants vont prier dans un coin de l'appartement, afin, leur dit-on, que la souche leur fasse des présents, et, tandis qu'ils prient, on met à chaque bout de cette souche des paquets d'épices, de dragées et de fruits confits. Qu'on juge de l'empressement et de la joie des enfants à venir recevoir de pareils présents !

De nos jours, l'usage de la bûche de Noël tend à disparaître des pays normands.

Longtemps, les pauvres gens des campagnes, en attendant l'heure de la messe de minuit, ont dû se réchauffer autour de l'énorme bûche éclairant de sa lumière flamboyante la compagnie réunie sous la hotte de la cheminée. C'est assis, devant son brasier, qu'on restait jusqu'au moment où, à travers champs, on allait gagner la pauvre église où devait se célébrer la Messe des bergers. C'est devant l'âtre rougeoyant qu'on se racontait toutes ces légendes merveilleuses de Noël, toutes ces traditions qui, contées par la voix tremblante des aïeules, se sont transmises jusqu'à nos jours : et les pierres tournantes, comme celles de Gerponville, de Saint-Arnoult, de Malle-mains, qui tournent sept fois pendant la nuit de Noël ; et les trésors qui ne se découvrent que lorsqu'on sonne le premier coup de la messe nocturne ; et les feux follets qui dansent pendant la nuit sur les tombes du cimetière et bien d'autres contes fantastiques (G. Dubosc. Journal de Rouen, 25 décembre 1898).


           
                                      
        

         Dessin représentant la bûche nouvelle qu'on mettait dans la cheminée à Noël


Fabienne

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A
Je ne connaissais pas cette tradition , merci de nous faire vivre les noëls de nos aieuls
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D
<br /> Heureuse de te l'avoir faite découvrir, chère Aimela. Amitiés, Fabienne<br /> <br /> <br />
F
Dommage que toutes ces belles traditions se perdent...<br /> Je vous souhaite de passer de très belles fêtes de Noël et de fin d'année ! :0055:
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D
<br /> Bonsoir chère Florinette,<br /> Et oui, le monde évolue, avance de plus en plus vite et l'on oublie forcément ces belles traditions d'antan , voilà pourquoi j'ai voulu en parler.<br /> Bonnes & Heureuses fêtes de Noël à toi aussi et merci pour tes gentils commentaire qui nous font toujours grand plaisir.<br /> Amicalement,<br /> Fabienne & Denis<br /> <br /> <br />
D
Que reste -t-il de tout ça à l'heure de l'électronique...
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D
<br /> Et oui, que reste-t'il de tout ça, comme tu le dis si bien Dan ?<br /> Comme quoi le mode a bien évolué mais je tenais à faire ce petit clin d'oeil made in Normandie!<br /> Joyeux Noël,<br /> Amitiés,<br /> Fabienne & Denis<br /> <br /> <br />