BLOC D'UN COUPLE PASSIONNE DE LIVRES, ART , HISTOIRE, LITTERATURE ET COLLECTIONNEURS DE MARQUE-PAGES.
"Le bonheur de lire" a pour vocation, entre autre, à rappeler le bonheur de la lecture.
Mais lire, c'est aussi parfois se plonger dans l'horreur de l'histoire mondiale.
Et la deuxième guerre mondiale aura été l'une des plus grandes tragédies de l'humanité.
Ainsi de cette "grande rafle du vel d'Hiv" du 16 juillet 1942. On n'ose utiliser le mot "grande" car rien n'a été grand dans cette tragédie, sauf peut-être le courage de ceux qui en ont été les
victimes.
Le livre qui me sert de support à cet article a été publié en 1967 dans la prestigieuse collection "Ce jour-là" de Robert Laffont, que tous les amateurs d'histoire connaissent.
Il a été préfacé par Joseph Kessel, de l'Académie Française", l'un des grands écrivains du 20e siècle , un peu oublié hélas aujourd'hui.
Les deux auteurs, Claude lévy et Paul Tillard, ont été impliqués dans la résistance et ont publié des romans et récits.
La phrase mise en exergue est d'Arthur Koestler, tirée du "testament espagnol" : "Le haussement d'épaules du gendarme est resté plus
profondément gravé dans ma mémoire que les hurlements des suppliciés.
(rappelons que Koestler a écrit plus tard un livre avec Albert Camus contre la peine de mort)
La quatrième de couverture rappelle le contexte de cette grande rafle : "27 388 fiches ont été préparées par les soins des servicespréposés aux questions juives. Le 16 juillet 1942, à
l'aube, plus de 9 000 hommes des forces de l'ordre, sous contrôle de l'occupant, déclenchent l'une des plus grandes opérations policières menées dans Paris depuis l'arrestation des Templiers et
la Saint Barthélémy : ce jour-là, et le lendemain, 12 884 juifs étrangers ou d'origine étrangère vont être arrêtés. On expédie directement en Allemagne ou en Pologne, via Drancy, les célibataires
ou les couples sans enfants; les familles avec enfants sont concentrées au Vel d'Hiv : plus de 7 000 personnes vont demeurer prisonnières sous cette immense verrière, dans une chaleur effroyable,
presque sans eau. Parmi elles, 4 051 enfants... Cela s'appelait : l'opération "vent printanier".
Oser baptiser une telle opération avec des mots qui ont une consonnance poétique montre l'aspect abject et pervers de ceux qui ont fomenté cette rafle.
René Bousquet a été un des protagonistes français de cette rafle. Il était alors secrétaire général de la police en France. Et c'est sur les instructions reçues des services allemands dirigés par
adolf eichmann qu'eut lieu cette tragédie humaine.
Joseph Kessel précise bien le ton du livre : " pour raconter cela, les deux auteurs se gardent de tout effet littéraire. Leur récit a le ton d'un rapport, l'économie impitoyable d'un
documentaire".
Alors, si vous trouvez ce livre en bibliothèque ou chez un bouquiste, lisez-le.
Pour ma part, je dédie ce livre à tous ceux qui luttent pour la paix dans le monde.
Rappelons-nous aussi que Théodore Monod (qui fera prochainement l'objet d'un aricle ici) avait mis comme emblème sur ses enveloppes :
"Sortons de la préhistoire ... Agissons pour le désarmement, la paix et la liberté"
En complément, il faut lire le livre de Tatiana de Rosnay "Elle s'appelait Sarah" qui parle de cette rafle.