Comme je l'avais promis lors d'un premier article sur la "saga" Mann, voici la suite avec cet épisode 2.
Après le fils, le père dit "le magicien" par Klaus.
LES BUDDENBROOK - LE DECLIN D'UNE FAMILLE
639 pages - Points - Seuil
Comme presque toujours avec les Mann, commencer un livre est toujours une longue aventure car 639 pages d'une écriture serrée ne se lit pas en quelques minutes mais en quelques
semaines.
Et chaque fois, le plaisir du texte finit par envoûter le lecteur patient et attentif.
Le sous-titre est très important : "le déclin d'une famille.
Quand on sait que le livre a été écrit et publié par un jeune homme de 26 ans, on ne peut qu'être surpris de sa maturité intellectuelle. Et puis, pour ma part
(j'aimerais savoir si d'autres lecteurs ont eu cette même sensation), ce livre est une prémonition de l'issue de sa propre descendance car inéluctablement ses enfants sont plutôt allés vers
la "décadence familiale" dont il parle, malgré tout le respect littéraire qu'on peut leur porter et que je leur porte.
Quelques rappels biographiques :
Thomas mann nait à Lübeck en 1875.
Il publie "Les Buddenbrook" en 1901
Puis il publiera, entre autre, Tonio Kröger (1903), La mort à Venise (1912), la Montagne magique (1924).
Il reçoit le Prix Nobel de Liitérature en 1929 puis va devoir quitter l'Allemagne en 1933, année d'arrivée au pouvoir d'Hitler. Il va aller en Suisse, en France avant de partir s'installer
en Amérique du Nord.
Il rentre en Allemagne en 1952 car il ne pouvait imaginer rentrer plus tôt compte tenu de l'atmosphère pesante de l'Allemagne d'après-guerre.
Il meurt à Zûrich en 1955 après avoir écrit dans les années 1930 à 1950 une tétralogie biblique autour de Joseph et surtout l'un de ses chef d'oeuvres "Docteur Faustus".
"Les Buddenbrook" raconte donc l'histoire d'une famille bourgeoise au 19e siècle en Allemagne. 4 générations vont se succéder dans une ville qui est Lübeck, sa ville de naissance. Thomas Mann
montre la "dégénérescence biologique" de cette famille. Le plus jeune à être présenté est Hanno, un jeune prodige musicien, qui vit dans son monde. Il meurt jeune à 15 ans et la famille semble
s'éteindre avec lui, l'artiste de la famille... Famille ruinée... Finies les vacances enchanteresses en bord de mer dans la propriété familiale... Un Docteur Faustus avant l'heure,
peut-être.
Ce livre est une véritable chronique de l'Allemagne du 19e siècle, si l'on veut résumer en une phrase ce livre de 639 pages.
N'oublions pas de souligner l'immense travail de la traductrice : Geneviève Bianquis, car on oublie toujours de préciser qu'à défaut de lire en langue originale, il faut accepter la lecture en
traduction en espérant à chaque fois que le traducteur a été à la hauteur.
Dernière précision : ce livre peut paraître austère mais l'auteur n'hésite pas à jouer sur l'humour tout au long du texte.
Bonne lecture et n'hésitez pas à me donner vos impressions sur ce livre magnifique que l'on peut oser déclarer comme "chef d'oeuvre".
Denis
PS : le prochain épisode devrait parler d'un livre sur les Mann paru récemment...