1948 de Yoram Kaniuk (Fayard - 250 pages - août 2012)
Traduit de l'hébreux par Laurence Sandrowicz
Première édition originale : 2010
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Voici un livre classé dans le genre littéraire "récit", et qui a figuré dans la sélection "roman" de la rentrée littéraire dans le cadre du jury des lecteurs FNAC.
L'auteur est un écrivain né en 1930 à Tel Aviv. Il a participé à la guerre d'indépendance, ce qu'il raconte dans ce livre.
La dédicace du livre en dit long sur l'atmosphère de ce livre : "A mes amis, les morts et les vivants, de la division Harel; à Hanokh Kossowski, valeureux soldat, homme de terroir et de sang comme nous tous, qui surmonte son hostilité pour continuer à éprouver de l'affection envers celui que je suis. A tous ceux-là, que j'aime profondément, qui ont vécu la boucherie infernale et ont, malgré tout, fondé un état".
En effet, 1948 est l'année de la création de l'état d'Israël. Une création dans la douleur, car comme le dit justement l'auteur, il fallait être fou de fonder cet état dans un monde aussi hostile.
Alors, âgé de 17 ans, en novembre 1947, il s'engage volontairement dans l'armée, avec l'objectif de créer cet état. Une folie donc à tenter et avec raison puisqu'au final Israël a été reconnu le 14 mai 1948.
L'auteur décrit très bien l'atmosphère de l'époque, avec ces campagnes de reconnaissance avant les sanglants combats. Entre deux combats ou compagnes, il fallait se distraire et Yoram a animé des soirées autour de la poésie.
La ville de Césarée est prise, revanche sur l'époque romaine. Quant à la bataille de Nebi Samuel, elle a été une des plus absurdes et des plus meurtrières. Elle a été un échec et personne n'a plus voulu en parler, d'où le besoin de l'évoquer dans ce livre, raconté de l'intérieur, par un de ses survivants qu'a été l'auteur. D'autres échecs seront à déplorer. Il va être blessé à la jambe et devoir rentrer chez lui, en convalescence mais il veut aller jusqu'au bout de cette guerre d'indépendance...
Récit très prenant, entrecoupé de retours en arrières, ce qui complique un peu la compréhension du texte, mais comme se comporte la mémoire, qui n'est jamais linéaire. Car un événement ramène au passé. Retours en arrière, comme si aussi raconter cette guerre était une vraie épreuve pour l'auteur.
En résumé, un livre exigeant, qui demande de l'attention à son lecteur, mais qui éclaire cette troublante période de la création d'Israël, tellement peu désirée par les nations du monde entier.
J'inscris ce livre dans le cadre du challenge de la rentrée littéraire initiée par Mimi et Hérisson :
3/7
Bonne lecture,
Denis