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7 septembre 2016 3 07 /09 /septembre /2016 16:39
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Muse de Jonathan Galassi

(Fayard - collection "littérature étrangère" - 267 pages - août 2016)

Traduit de l'anglais (USA) par Anne Damour

Titre original :Muse (New York 2015)

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Le premier roman d'un jeune homme de 67 ans (né en 1949 à Seattle - USA) qui nous plonge dans les arcanes de l'édition américaine sur une soixantaine d'année. Jonathan Galassi sait de quoi il parle puisqu'il est le Président des Editions Farrar, Straus & Giroux. Cet éditeur a publié plusieurs prix Nobel de Littérature dont Isaac Bashevis Singer, un des grands auteurs du XXe siècle. Egalement poète, puisque  Jonathan Galassi a publié trois recueils de poésie et traduit les grands poètes qu'on été Eugenio Montale et Giacomo Leopardi.

Un poète éditeur et on a les grands ingrédients principaux du roman "Muse" : un poétesse Ida Perkins et deux éditeurs qui vont passer leur vie à chercher à récupérer les grands auteurs publiés par l'autre.

Ida Perkins a une imposante bibliographie en tant que poétesse : environ 24 recueils de poésie presque tous publiés par les éditions Impetus à New York. N'oubliez pas que nous sommes dans une fiction, si bien que la majorité des noms d'éditeurs, d'auteurs sont imaginaires, y compris Ida Perkins !

 

 

Un livre d'amour, nous dit l'auteur en préambule, quand on met en scène la poétesse Ida Perkins, au temps où les livres étaient importants.

Homer Stern, juif new-yorkais s'est lancé dans l'édition aux lendemains de la seconde guerre mondiale en s'associant avec Franck Purcell formant l'enseigne Purcell & Stern (P&S). Mais le maître à bord est Homer et ses employés lui sont tous dévoués.

Le grand rival est Sterling Wainwright qui a l'outrecuidance de publier la belle rousse et grande poétesse Ida Perkins, sa cousine.

Paul Dukach s'est très jeune passionné pour l'oeuvre et la vie amoureuse intense d'Ida Perkins, dont sa poésie a été le reflet de sa vie. Elle a tenté avec moins de réussite l'abstraction. Adulée cette femme a intéressé les universitaires et Paul a vite été considéré comme un des grands spécialistes de la poétesse. Mais son ambition littéraire est de rentrer chez P&S. Avec beaucoup de patience il a réussi à obtenir la confiance de Homer. Il se sent tout de suite bien dans cette maison où il peut publier les auteurs majeurs de son temps comme Pépita Erskine et son compagnon poète d'un temps, nobélisé Dmitri Chavchavadze.

Paul a sympathisé avec "l'adversaire" Sterling. Ils parlent d' Ida et de son amant Arnold Outerbridge dit A.O. qui a laissé des carnets codés et indéchiffrables. Paul se met au défi de les rendre lisibles.  Et Sterling lui propose de travailler au calme dans sa propriété des Middlesex Mountains.

Ida et A.O. sont venus ici autrefois. Homer quant à lui est reçu par Sterling pendant ce temps où Paul travaillait sur les carnets.

La foire de Francfort est le grand événement de la rentrée et tous les grands éditeurs se doivent d'y être.

Et dans la foulée Paul rencontre Ida Perkins dans son appartement vénitien. Il lui parle de son travail en cours sur les carnets de A.O.

C'est alors qu'Ida lui parle de ses débuts littéraires :

Page 163 (question de Paul) "Quelle impression cela vous a-t-il fait d'être la coqueluche de la ville à même pas vingt ans ?"

(Réponse d'Ida) "Ces grotesques messieurs jeunes et vieux avec leurs magazines illisibleset leur précieuse fatuité. Des petits tartuffes ! J'ai toujours méprisé l'Establishment, Paul, y compris les bobos qui sont peu différents des banquiers en réalité. La poésie, pour moi,et pour tout, et pour toute personne sérieuse, à mon avis, touche à l'altérité : le fait d'être "inadapté", d'être à part.Ils ne comprenaient rien à ce que j'écrivais - ou à ce qui m'arrivait".

On voit bien avec cet extrait que l'auteur n'est pas tendre pour ce "petit monde" de l'édition. La lutte confraternelle mais sans concession entre Homer et Sterling est au centre de ce livre tandis que Paul cherche à arriver à ses fins : éditer Ida Perkins chez Homer.

Y parviendra-t-il? est la grande énigme de ce roman.

Je n'en dirai pas plus pour ne pas effleurer la fin de "Muse".

Voilà un livre bien écrit avec un petit bémol : on perd la finesse des querelles dans ce monde éditorial new-yorkais dès lors où on ne connait pas le contexte. Alors, il faut se rappeler qu'au-delà d'un contexte particulier, le schéma se répète partout dans le monde et en France bien évidemment. Et le passage par Francfort rappelle aussi que ce salon international a une très grande importance dans les tractations entre éditeurs notamment pour les droits de traduction.

Petit rappel historique : la foire du livre se tient à Francfort depuis environ 500 ans, quand Johannes Gutenberg inventa l'imprimerie à la cité de Mayence toute proche de Francfort.

Un des promo-romans étrangers de la rentrée littéraire à lire pour les amateurs de littérature et de poésie.

Le New York Journal of Books a écrit lors de sa parution aux Etats-Unis : "Parfaitement exécuté, drôle, touchant. Un bel hommage au monde de l'édition."

Merci à Anne Vaudoyer de l'agence "Anne & Arnaud" pour l'envoi de ce livre en service de presse.

Le livre est en librairie depuis le 31 août 2016.

Bonne lecture,

Denis

 

(Lecture qui s'inscrit également dans le "mois américain" )

Muse de Jonathan Galassi (Fayard)
Muse de Jonathan Galassi (Fayard)

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commentaires

A
j'ai tout tant aime ces chose
Répondre
D
Une belle plongée dans le monde de l'édition new yorkaise.

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