27 avril 2016
3
27
/04
/avril
/2016
16:59
Eté rouge de Daniel Quirós (L'aube - noire - novembre 2015 - 214 pages)
Traduit de l'espagnol (Costa Rica) par Roland Faye
(Première édition France L'aube 2014)
Titre original : Verano rojo (2010)
---------------------------------
Lire un polar du Costa Rica n'est pas fréquent. Et celui-ci est le premier roman de l'auteur, Daniel Quirós, né en 1979. Il vit à présent aux USA où il enseigne la littérature espagnole à l'université. Depuis, il a publié un deuxième roman également traduit et publié aux Editions de l'Aube "Pluie des ombres".
Le roman se passe entièrement au Costa-Rica à la fin des annéés 2000. L'éditeur nous rappelle que ce pays est considéré comme la "Suisse de l'Amérique Centrale" mais que ce roman montreles travers d'une société tournée vers le tourisme mais qui a connu les secousses des grandes révolutions dans les pays voisins, dont le Nicaragua.
Don Chepe a pris assez tôt sa retraite d'assureur et vit près de la mer. Il va souvent à Tamarindo, la grande ville la plus proche et il s'attarde au café tenu par une argentine un peu excentrique mais passionnée comme lui par les livres. Elle a monté une petite bibliothèque de prêt qu'il apprécie particulièrement. Mais ce matin il apprend son assassinat, va sur la scène de crime au bord de la plage où on peut voir des traces de pneus de gros 4x4. Ensuite il va veiller le corps et se rend à l'inhumation le lendemain. Il apprend alors qu'il a hérité des livres de l'argentine et d'une clé dont il ne sait pas quelle porte elle peut ouvrir.
L'employée du bar lui dit que l'argentine avait eu des soucis avec deux sales types qu'elle avait fait mettre en prison pour quelques jours.
Parmi les photos et papiers plutôt difficiles à démêler pour en saisir le sens il se pourrait qu'elle ait fait partie du groupe qui aurait essayé d'assassiner le dictateur argentin en 1977 et qu'elle soit allée se réfugier au Nicaragua sandiniste.
Et qui pourrait s'être vengé plus de 30 ans après?
Don Chepe et Gato, le flic du coin suivent deux suspects qui tournaient autour de l'argentine et sous la menace l'un avoue avoir été payé pour dire à un inconnu quand elle sortirait du bar. Et c'est cette nuit-là qu'elle a été assassinée.
L'assassin était allé à l'hôtel cette nuit-là et Don Chepe obtient juste de savoir que l'homme avait un accent ce qui fait de lui un étranger.
Don Chepe reparle à dona Rosa et lui montre une des photos léguées par l'argentine. On y voit une plage où elles sont allées. Et il apprend que lorsqu'elle est allée là-bas elle a laissé une mallette à la soeur de dona Rosa. Mais quand il retourne à sa voiture il voit un pneu crevé et peu après il est assommé et se retrouve à l'hôpital.
Il parvient tout de même à récupérer la mallette et y trouve un article récent sur un attentat perpétré il y a 25 ans contre Pastora un ancien sandiniste passé dans le camp adverse. Les auteurs de l'attentat n'ont pas été identifiés mais un journaliste suédois est revenu enquêter et témoigner devant un tribunal car il était présent lors de l'attentat qui avait fait quelques victimes, sans tuer Pastora.
Il finit par retrouver le journaliste suédois Olsson qui connait l'identité du terroriste, Gandini, qui se faisait passer pour photo-reporter.
Il voit ensuite une juge qu'il connaît depuis longtemps et qui lui dit que Gandini pourrait ne pas être mort et que l'attentat aurait pu être commandité par la CIA.
Imbrogrio politique à dénouer. L'auteur, dans une note en fin de volume nous dit que le fonds politique de son roman est inspiré de faits réels. L'attentat contre Eden Pastora, leader sandiniste connu sous son nom de guerre Commandant Zero, a bien eu lieu en 1984.
Un roman qui se lit avec plaisir, bien écrit et dont les aspects politiques ne sont pas rébarbatifs pour le lecteur. Je connaissais un peu l'histoire de la révolution sandiniste qui avait conduit à la destitution du dictateur Somoza. Ceci m'a quelque peu aidé à mieux cerner les enjeux géopolitiques de la région. Mais ce n'est pas une gêne de ne pas la connaitre, à mon avis.
Un livre à lire pour aller vers ces contrées bien peu connues et mises en scène en littérature.
Bonne lecture
Denis