1 décembre 2014
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La promesse de l'aube de Romain Gary (Folio - 392 pages)
Première publication 1960 - édition définitive 1980
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Roman dit "autobiographique" de Romain Gary (1914-1980), publié au milieu de sa carrière littéraire, une carrière dessinée par sa mère dès son plus jeune âge. Car voilà, Romain a été "managé" par sa mère, une juive russe qui l'a élevé seul. Elle a toujours vu très grand pour lui. Il était impossible qu'il ne devienne pas célèbre.
Né à Vilnius (Wilno dans le roman, de par son nom quand la ville était polonaise), il a passé son enfance ici poussé inlassablement à briller par sa mère. Il s'est essayé dans tous les arts principaux : musique, peinture, danse, chant... Mais pas de talent hélas. Alors, plus tard, à Nice, il faudra trouver encore et toujours un art... Pourquoi pas le tennis et comme la mère n'a peur de rien pour promouvoir son fils, elle le fait jouer sous l'oeil du roi de Suède... Mais toujours pas de talent... Alors, pourquoi pas la littérature en désespoir de cause. Pour la mère, ce sera le Prix Nobel assuré pais attention à la syphilis qui a atteint tant d'écrivains...
Vous aurez compris que l'auteur est en "fusion" avec sa mère, sous domination tout de même et que l'humour est présent tout au long du livre pour "sauver" l'auteur de ses déceptions.
Page 160 ; "...Instinctivement,sans influence littéraire apparente, je découvris l'humour, cette façon habile et entièrement satisfaisante de désamorcer le réel au moment même oùil va vous tomber dessus. L'humour a été pour moi, tout le long du chemin, un fraternel compagnonnage ; je lui dois mes seuls instants véritables de triomphe sur l'adversité".
L'auteur va prendre son véritable "envol" avec la deuxième guerre mondiale en devenant justement aviateur. A l'image de Guynemer pour la mère naturellement... La séparation va être alors de longue durée :la guerre entière en fait. Il a laissé sa mère gravement malade à Nice mais pendant ces années terribles 1940-1944, ils vont s'écrire. On saura à la fin du livre pourquoi sa mère ne s'enthousiasme pas lorsqu'il lui parle de ses exploits aux côtés de la "France Libre" qu'il a ralliée dès l'armistice. Le Général de Gaulle lui a remis la Croix de la Libération et là encore sa mère ne s'emballe pas...
Autobiographie pas très fidèle mais mise au "pinacle" par les exigeances de la mère, adorée par l'auteur, au point qu'il a toujours ses mots d'encouragement en tête tout le temps, y compris quand il aime des femmes, car sa mère lui a dit qu'il ne devait jamais rester sans femme dans sa vie, elle n'étant pas éternelle notamment...
On rit souvent dans ce livre car Romain est quelque peu un "Bouvard et Pecuchet", seulement, j'ai trouvé par moment que c'était un peu "lourd" ces "vantardises" de la mère ou du fils?
C'est bien écrit, c'est plaisant à lire mais le manque d'humilité finit par lasser.
Denis
Livre lu dans le cadre du blogoclub animé par Sylire et Liza.