La Serva amorosa de Carlo Goldoni
(Avant-scène théâtre - octobre 2009 - 112 pages)
Adaptation de Michael Stampe et Christophe Lidon
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Ce numéro de l'Avant-scène reprenait le texte et les photos du spectacle pcréé le 17 septembre 2009 au théâtre Hébertot avec comme acteurs principaux : Clémentine Célarié (Coraline) - Robert Hirsch (Ottavio) - Claire Nadeau (Béatrice) - Denis Berner (Arlequin)...
Créée en 1752 à Venise, la "Serva amorosa" est une pièce marquée par une confiance en l'homme, proche en cela de la philosophie des Lumières. Elle nous livre une vision particulièrement humaniste de l'honnêteté et des valeurs. Elle parvient à faire triompher la justice grâce à toutes sortes de stratagèmes, de déguisements, de subterfuges.
Carlo Goldoni (1707-1793) a été avocat pour plaire à son père mais au bout d'un an il rejoint une troupe théâtrale et écrit alors de nombreux textes tant pour Venise que, plus tard, pour Paris. Il a permis d'ouvrir la voix au théâtre italien moderne et a écrit plus de 200 textes. Goldoni va reprendre la "comedia dell'arte en la dépouillant de son language stéréotypé. Il veut transposer la vie au théâtre.
Trois actes divisés en scènes plus ou moins courtes pour rétablir les droits d'un fils "répudié" à cause d'une belle-mère qui veut que son fils devienne héritier.
Pantalon vient plaider la cause de Florindo, le fils d'Ottavio qu'il a fait mettre dehors sur demande de Béatrice, la nouvelle épouse d'Ottavio. Une maîtresse femme qui domine son vieux mari. Béatrice refuse toute compromission et met dehors Pantalon. C'est son fils Lelio qui doit hériter.
Coraline, la servante d'Ottavio, est partie vivre avec Florindo et elle entend bien l'aider à reconquérir ses droits et à le marier avec Rosaura, la fille de Pantalon. Car dans les comédies, il faut bien sûr qu'il y ait des mariages à arranger, des biens à acquérir... Tout cela est bien mené par Goldoni et il faut avouer que l'on prend un grand plaisir à lire ce texte bien construit, au style fluide et limpide.
Arlequin est présent aussi. Ici son rôle est "amoindri" et c'est une femme, Coraline qui "prend le pouvoir" de la révolte contre une femme qui veut usurper des droits car elle s'est mariée avec un vieillard uniquement pour le "voler". Et le pauvre Ottavio qui veut la paix se laisse mener par Béatrice, d'autant qu'elle sait l'amadouer, lui dire tout l'amour qu'elle a pour lui.
Comme je le disais plus haut, les déguisements ont leur importance car c'est ainsi que Coraline aura la possibilité d'avoir du pouvoir, car une servante est peu écoutée...
On imagine, bien sûr, que tout finira bien pour Ottavio et Florindo. Totuefois, on se laisse prendre au jeu et un vrai plaisir de lecture s'installe. C'était une première lecture de cet auteur et j'avoue que je serai bien heureux de lire d'autres textes de lui.
Bonne lecture,
Denis